Ils étaient 50 enfants en 2006, aujourd'hui ce sont près de 1500 élèves à Agadir et Casablanca, issus de familles défavorisées, qui bénéficient du soutien scolaire de la Fondation Sanady. L'initiative lancée par des entreprises soucieuses de s'investir pour une meilleure éducation des enfants de leurs employés, semble faire des émules. "Nous avons démarré l'expérience des cours de soutien dans l'un de nos usines à Ait-Melloul. L'intérêt grandissant des parents nous à amené à l'étendre à d'autres entreprises du groupe. De nombreuses sociétés sont venues adhérer depuis", se rappelle avec fierté le président de la Fondation, Kecem Bennani Smiress. Les résultats scolaires des bénéficiaires pour cette année, célébrés avec éclat lors d'une réception mercredi à Agadir en présence de Mohamed Boussaid, Wali de la région Souss-Massa-Draa, confirment, assure-t-on, la réussite du pari lancé il y a 5 ans au grand bonheur des familles. Dans des écoles publiques partenaires, la Fondation Sanady dispense tout au long de l'année des cours de soutien scolaire aux enfants des ouvriers des entreprises participantes. Celles-ci opèrent dans des secteurs aussi variés que l'agriculture, l'agro-alimentaire et l'industrie et les enfants bénéficiaires sont issus de milieux modestes, des douars ou des quartiers urbains périphériques. Les cours sont donnés le soir par des enseignants de l'éducation nationale formés spécialement à cet effet et payés par les entreprises. Les élèves du primaire ont droit à 4h30 de cours par semaine (trois heures de français et 1h30 de mathématique). Des matières supplémentaires sont dispensées aux apprenants du collège et du lycée. Pour ses initiateurs, les résultats de l'expérience depuis son lancement, sont "très probants " et les arguments pour la pérenniser ne manquent pas: recul notable de l'abandon scolaire, amélioration des résultats des enfants et de leur comportement, une plus grande confiance en soi et surtout de meilleure perspective d'avenir. Aujourd'hui que la Fondation dispose d'une équipe pédagogique expérimentée et d'un encadrement adapté, l'ambition, indique-t-on, est de multiplier les entreprises adhérentes pour accroitre le nombre d'enfants bénéficiaires. S'agissant de l'impact de cette action sociale sur le rendement de l'entreprise, M. Smiress est catégorique: le message qu'une entreprise participante adresse à ses employés est très puissant car l'éducation des enfants reste le souci majeur de tous les parents. Une étude pour quantifier l'impact exacte de ce programme social sur le rendement de l'employé et l'entreprise est envisagée. En attendant, l'on insiste sur le sens fort d'appartenance à l'entreprise développé chez les employés. "Dans ce genre de projet, tout le monde est gagnant à coup sûr: les enfants, les parents, et l'entreprise et au-delà le Maroc de demain", estime le président de la Fondation Sanady comme pour inviter d'autres entreprises qui se veulent citoyennes à apporter leur pierre à l'édifice pour relever le défi si pressant d'une meilleure éducation pour tous.