L'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève, M. Omar Hilale, a mis en exergue, mercredi devant la Conférence du Désarmement (CD), la contribution du Maroc à l'initiative globale contre le terrorisme nucléaire. A cette occasion, M. Hilale a rendu compte aux Etats membres de la CD des résultats de l'exercice international sur la réponse à un acte malveillant impliquant des matières radioactives organisé par le Maroc à Rabat en mars dernier, en collaboration avec les Etats-Unis et l'Espagne. Cet exercice, simulant la réponse à un acte malveillant impliquant des matières radioactives désormais, appelé "Rabat 2011", s'est inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du plan d'action et des principes 4 et 7 de l'initiative globale contre le terrorisme nucléaire, a précisé le diplomate marocain. L'exercice, qui a consisté à simuler la recherche et la localisation d'une source radioactive potentiellement très dangereuse (cobalt 60) subtilisée dans un pays X subsaharien, à répondre à un acte malveillant impliquant une source radioactive et d'examiner les voies et moyens pour renforcer la coopération internationale en matière de lutte contre le trafic illicite des matières nucléaires et radioactives, a été organisé sous formes de panels, d'exercice en salle pour les aspects théoriques et de démonstrations sur le terrain pour les aspects pratiques. L'ambassadeur marocain a fait observer que cet exercice, premier du genre en Afrique et dans le monde arabe, a permis de réaffirmer le rôle du Maroc comme un partenaire fiable avec des capacités humaines et technologiques en mesure de mettre en oeuvre pleinement les principes de l'initiative globale de lutte contre le terrorisme nucléaire et de contribuer à l'application des recommandations du plan d'action adopté au sommet de Washington sur la sécurité nucléaire en avril 2010. Cette initiative salutaire a été suivie par des rencontres bilatérales, à Madrid en mai 2011, entre les responsables marocains et les autorités espagnoles en charge des Affaires étrangères et celles en charge de l'initiative globale de lutte contre le terrorisme nucléaire avec la participation de l'AIEA et des Etats-Unis, en leurs qualités de coprésidents de ladite Initiative. M. Hilale a précisé que ces rencontres ont permis de proposer au Maroc d'abriter à Marrakech en février 2012, en coopération avec les Etats-Unis, la Russie et l'Espagne, la réunion du Groupe de planification de IGLTN (Initiative globale de lutte contre le terrorisme nucléaire), sous la présidence de l'Espagne. Cette rencontre aura pour objectif d'élaborer le planning des réunions des trois nouveaux groupes en perspective de la réunion plénière de l'initiative globale prévue en 2013. Le rôle actif du Maroc dans l'IGLTN depuis son lancement lors de la réunion plénière de Rabat les 30 et 31 octobre 2006 lui a valu une expérience confirmée dans les thématiques relatives à la réponse aux incidents radiologiques et nucléaires, notamment après l'organisation de deux séminaires internationaux réussis en la matière, a noté le diplomate marocain, rappelant que le leadership du Royaume dans la facilitation de l'adoption, par consensus, de la Convention de lutte contre les actes illicites du terrorisme nucléaire a été reconnu pendant sa présidence de la 6ème Commission de l'Assemblée Générale des Nations Unies en 2005. Pour M. Hilale, ces efforts ainsi que l'engagement du Maroc dans la lutte contre le trafic illicite des matières nucléaires et radioactives, prédisposent le Royaume à assumer des responsabilités dans le cadre des structures de l'IGLTN. Revenant sur le blocage de la Conférence du Désarmement, l'ambassadeur marocain a relevé que tous les Etats Membres semblent d'accord que le statut quo n'est pas une option et qu'il faudra un effort collectif et une volonté politique conjuguée pour rétablir la CD dans sa fonction essentielle d'organe multilatéral de négociation des instruments juridiquement contraignants dans le domaine du désarmement. Il a, à cet égard, exprimé le souhait du Maroc que le Conseil Consultatif pour les questions du désarmement, aboutisse à des recommandations concrètes qui permettraient aux Etats Membres de trouver des solutions capables de revitaliser la CD et de la sortir de sa léthargie qui n'a que trop duré. "Nous attendons avec intérêt la réunion d'interaction avec les Membres du Conseil Consultatif que nous espérons fructueuse et qu'elle déclenchera une réflexion en mesure de rendre à notre Conférence son dynamisme et sa place centrale dans la machinerie de désarmement", a-t-il souhaité.