La délégation interministérielle aux droits de l'Homme et le conseil national des droits de l'Homme (CNDH) en partenariat avec la représentation du Haut Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés, ont célébré la journée mondiale des réfugiés sous le thème "Un seul réfugié privé d'espoir, c'est déjà trop". Un communiqué des organisateurs souligne que cette rencontre à laquelle ont pris part les représentants des différents acteurs concernés, a jeté la lumière sur la situation des réfugiés et mis l'accent sur l'obligation de tous les Etats de respecter les traités internationaux sur la protection des réfugiés et des demandeurs d'asile et de renforcer la coopération internationale en la matière, notamment avec le HCR. Intervenant à cette occasion, le délégué interministériel aux droits de l'Homme, Mahjoub El Hiba, a indiqué que la célébration cette année de la journée mondiale des réfugiés coïncide avec un moment fort du processus de réformes engagées par le Maroc depuis dix ans, à savoir l'annonce du projet de la nouvelle Constitution, dont la philosophie, l'esprit et les grandes orientations ont été présentés par SM le Roi Mohammed VI dans le discours historique du 17 juin. Entre autres innovations, ce projet de Constitution propose une charte des libertés et des droits, sous forme d'un catalogue de droits thématiques et de droits catégoriels, tels qu'ils sont universellement reconnus, a noté M. El Hiba, citant les droits dits de nouvelles génération ainsi que le droit d'accès à l'eau et le droit à un environnement sain dans l'objectif de consolider encore davantage l'approche "droits humains" dans les politiques publiques. Il a également évoqué les nouvelles avancées relatives au volet institutionnel spécifique dédié aux droits de l'Homme. Ce projet de Constitution, a-t-il dit, réaffirme également, dans son préambule l'attachement du Maroc aux droits de l'Homme, tels qu'ils sont universellement reconnus, en insistant cette fois-ci sur le caractère juridique du préambule qui ouvre certainement le champ large à l'amélioration des cadres juridique, institutionnel et humain afférents à la protection des migrants et des réfugiés. Fort de ses traditions ancestrales, le Maroc a traditionnellement été un pays d'accueil et de migrants et figure, en même temps, parmi les premiers pays à avoir ratifié l'ensemble des principaux traités internationaux concernant les réfugiés et les droits de l'Homme, y compris la convention de 1951 relative au statut des réfugiés et son protocole de 1967, a affirmé M. El Hiba. Et de préciser qu'au niveau de la législation interne, des avancées significatives ont été apportées par la loi de 2003 règlementant l'entrée et le séjour des étrangers au Maroc, notamment en ce qui concerne les dispositions interdisant l'expulsion des réfugiés et des demandeurs d'asile, ou encore le droit de recours contre les arrêtés d'expulsion. Il a indiqué que la délégation interministérielle, en collaboration avec ses partenaires institutionnels, la société civile, les organismes internationaux et le HCR aspirent à passer à une vitesse supérieure afin d'honorer les engagements et les obligations du Maroc en matière de conformité de l'arsenal juridique et de renforcer les procédures de protection, de formation et de sensibilisation. Pour sa part, le secrétaire général du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Mohamed Sebbar a souligné que le Conseil réaffirme sa ferme intention d'agir, avec l'ensemble des partenaires institutionnels, nationaux et internationaux, et les ONG en vue d'améliorer le cadre juridique, règlementaire et socio-écononomique de la protection des droits de cette catégorie de migrants, conformément aux engagements internationaux du Maroc. Grande terre d'immigration, le Maroc, qui revendique pour sa population expatriée, avec force et à juste titre, le respect du droit international des droits de l'Homme, ne saurait avoir en la matière une approche sélective, a-t-il affirmé. Inscrit comme le rappelle le préambule du nouveau texte constitutionnel dans son environnement africain, le Maroc se doit, a-t-il souligné, de développer une politique de solidarité notamment auprès des catégories les plus vulnérables dont les migrants, les réfugiés et les demandeurs d'asile. A l'image de nombreux pays du Sud, le Maroc est devenu, depuis la fin des années 1990, une terre de transit et d'accueil, souvent par défaut, de migrations subsahariennes et du Moyen-Orient, en particulier, a-t-il rappelé. Fin mars 2009, la population réfugiée au Maroc était de 756 personnes (soit 150 familles) parmi lesquels 192 enfants, et fin avril 2011, le nombre de réfugiés reconnus est de 798, a-t-il poursuivi. De son côté, la représentante du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Leila Nassif Jane, a appelé à recenser les séquestrés dans les camps de Tindouf, saluant la ferme volonté du gouvernement marocain de mettre fin aux souffrances des personnes séquestrées. La rencontre a été marquée par la projection du documentaire "Destins croisés" et d'un dessin animé de sensibilisation sur les réfugiés au Maroc.