Après la "transformation radicale du paysage politique marocain" annoncée vendredi soir, SM le Roi Mohammed VI a proposé dans son "discours historique" une "révolution de velours" au Maroc, ont relevé samedi soir plusieurs médias audiovisuels français. Le discours adressé vendredi soir par le Souverain à la nation est "sans doute le plus important de son règne", un discours "historique" dans lequel SM le Roi a annoncé une nouvelle constitution qui confère au Premier ministre des pouvoirs "considérablement renforcés", a souligné la radio privée "RTL" lors d'une émission spéciale. Agnès Levallois, spécialiste du Maghreb qui intervenait au cours de cette émission, a salué la "démarche originale" adoptée par le Souverain qui a "respecté les engagements pris lors de son discours du 9 mars" et opté pour une consultation populaire. L'originalité de la démarche, soutient-t-elle, réside aussi dans le travail de la commission consultative qui "a demandé à un certain nombre de partis politiques, d'associations et de syndicats à participer à la réflexion sur les amendements de la Constitution". "Donc, on peut parler de constitution participative, dans le sens où il y a eu vraiment, pendant trois mois, des échanges, parfois assez vifs, sur les changements à apporter à cette constitution", a estimé l'analyste. Interrogée au sujet de la réaction du mouvement du 20 février qui a exprimé sa "déception", Mme Levallois a estimé que la nouvelle constitution "va déjà assez loin s'il on voit la situation du Maroc". "Il y a quand-même une vraie séparation des pouvoirs entre le Roi et le chef du gouvernement avec une indépendance du pouvoir judiciaire", ce qui est "positif" et répond aux revendications exprimées par les manifestants, a-t-elle ajouté. "Le mouvement souhaiterait que cela aille beaucoup plus loin, plus vite, mais je crois qu'il y a un côté assez raisonnable de la part du roi de comprendre qu'il faut aménager la constitution, mais sans aller jusqu'aux exigences de ces jeunes, lesquelles ne sont pas forcément partagées par la majorité des Marocains". De son côté, l'acteur et réalisateur marocain, Roschdy Zem, désigné par la radio rédacteur-en-chef du jour, a relevé que "le Maroc entre dans une nouvelle ère, celle du dialogue, ce qui considérable". "Le Roi propose, le peuple accepte ou conteste, mais on sent quand-même qu'il y a une écoute", a-t-il précisé, ajoutant qu'il a l'impression que le Maroc "se rapproche sérieusement de la démocratie". De leur côté, les chaînes de télévision françaises "TF1" et "France 2" ont réservé une place de choix dans leurs journaux du soir à ce "discours historique" qui lance une "révolution de velours" au Maroc. "TF1" a relevé que ce 2ème discours en trois mois a annoncé des réformes constitutionnelles dignes d'une "révolution de velours", en s'attardant sur les larges prérogatives dévolues désormais au Premier ministre. La chaîne privée a diffusé les images de liesse qui ont suivi le discours à Rabat, donnant la parole à des jeunes contents et clamant des "Oui" sonores et enthousiastes à la nouvelle Constitution. "France 2" a fait état, à son tour, de "l'accueil plutôt positif" à ces changements de grande ampleur annoncés dans "le discours historique" de vendredi soir. Les deux chaînes de télévision ont également rapporté le soutien apporté par la France, par la voix du président Nicolas Sarkozy, à cette "démarche exemplaire" du Souverain. M. Sarkozy avait, plus tôt dans la journée, salué les "avancées capitales" introduites dans la nouvelle constitution, les qualifiant d'"évolutions institutionnelles majeures". "A travers cette démarche résolue et attentive aux aspirations de son peuple, le roi Mohammed VI montre la voie d'une transformation profonde, pacifique et moderne des institutions et de la société marocaines", avait-il souligné.