Le quotidien français +Le Figaro+ estime samedi que la réforme constitutionnelle détaillée dans le discours prononcée vendredi par SM le Roi Mohammed VI est "inédite dans le monde musulman" et fera "entrer le Maroc dans une nouvelle ère". "Douze ans après son accession au trône, Mohammed VI a proposé, hier soir, au peuple marocain une transformation radicale du paysage politique du royaume", écrit le journal dans un article en Une sous le titre "Maroc: le Roi lance sa révolution politique". "Le Maroc entre dans une nouvelle ère avec l'annonce, par Mohammed VI, de la réforme de la Constitution" dans "un discours qui change la donne politique dans le royaume, en ouvrant la voie à une forme de monarchie parlementaire", affirme-t-il. Tout en évoquant les mesures phares de la nouvelle constitution, avec à leur tête le renforcement des pouvoirs du Premier ministre, désormais appelé "chef du gouvernement" qui peut notamment dissoudre le Parlement, le quotidien salue le geste de SM le Roi qui "a, ni plus ni moins, renoncé de sa propre initiative à une partie de ses prérogatives". Outre son volet politique, poursuit-il, "la nouvelle Constitution a pour ambition d'élargir le champ des libertés individuelles et collectives. Elle consacre l'égalité entre hommes et femmes. Elle prévoit de confirmer l'islam en tant que religion d'Etat, mais elle entend aussi garantir la liberté de culte". Et d'ajouter que la nouvelle loi fondamentale va aussi "désigner le berbère comme langue officielle à côté de l'arabe. L'immunité parlementaire sera restreinte et la lutte contre la corruption renforcée. Quant à la justice, elle sera clairement séparée des autres pouvoirs, pour assurer son indépendance". "Inédite dans le monde musulman, l'initiative de Mohammed VI vise à anticiper des évolutions qui lui paraissent inéluctables avec l'avènement du +printemps arabe+", analyse encore +Le Figaro+. "Mohammed VI se devait de tenir ses promesses", conclut-il en précisant que le Souverain, "soucieux de ne pas perdre du temps, va soumettre la nouvelle Constitution à un référendum prévu le 1er juillet, avant le début du ramadan, qui tombe cette année en août".