Des chercheurs maghrébins et étrangers se penchent, du 8 au 10 juin courant dans le cadre d'un colloque à Rabat, sur les manifestations et perspectives du retour d'une dimension cosmopolite dans la rive sud de la Méditerranée, à la lumière des multiples formes de mobilités, d'altérités, de reconstructions identitaires et de relation avec "l'autre". Les participants à cette manifestation qui a entamé ses travaux mercredi, aborderont les questions de l'altérité introduite par les nouvelles immigrations dans le Maghreb et l'impact de l'immigration sur la citoyenneté dans les métropoles de la rive sud méditerranéenne, ainsi que les nouvelles formes de rencontre avec "l'autre" dans le cadre des mobilités touristiques et les pèlerinages confrériques. Placé sous le thème "Méditerranée Sud, le retour du cosmopolitisme: Mobilités, altérités et reconstructions identitaires sur la rive sud de la Méditerranée", ce colloque international est organisé par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), le Centre Jacques Berque, la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc et l'Institut français de Rabat. Intervenant lors de la séance d'ouverture, M. Younes Ajarrai du CCME a indiqué que la mondialisation impose de nouvelles tensions sociales et une hiérarchie géopolitique notamment à la lumière des interactions identitaires, en s'interrogeant sur la possibilité d'un cosmopolitisme méditerranéen et sa relation avec la propagation de démocratie dans la région. De son coté, le Directeur de la Bibliothèque nationale du Royaume, M. Driss Kharrouz, a souligné le caractère compliqué de la question du cosmopolitisme liée particulièrement aux politiques des pays, du développement démographique qui impose le rapprochement que ce soit par la mobilité effective ou virtuelle. Pour sa part, le Directeur du Centre Jacques Berque, M. Beaudoin Dupret a relevé que la recherche scientifique permet une description détaillée et plus adaptée aux phénomènes universels. Le chercheur Ali Bensaâd de l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (IREMAM), de l'université de Provence, s'est interrogé quant à lui sur le retour "inattendu" du cosmopolitisme sur la rive sud de la Méditerranée, notant que le cosmopolitisme s'est historiquement concrétisé dans des villes telles Tanger, Beyrouth, Alexandrie et Tunis, sauf qu'il était basé sur la domination des élites et l'exclusion ce qui a accéléré sa chute. Ce colloque réunit une quarantaine de scientifiques du Maroc et de l'étranger, notamment de France, d'Allemagne, d'Italie, de Suisse, de Grande-Bretagne, d'Algérie, de Tunisie, de Palestine et de Syrie. Il se propose de débattre des possibilités de retour d'une dimension cosmopolite à la lumière des interactions identitaires des sociétés locales sur l'immigration et les multiples formes de mobilités qui les traversent et les confrontent à l'Autre. Le colloque abordera, durant trois jours, des thèmes tels "Nouvelles immigrations et nouveaux enjeux identitaires au Maghreb", "L'immigration et ses effets. Retours sur la question de la citoyenneté", "Le retour des identités occultées".