L'économie sociale et solidaire peut constituer une véritable alternative pour une absorption "plus accrue" de l'informel, a indiqué, mardi à Rabat, le président du Réseau marocain d'économie sociale et solidaire (REMESS), M. Abdeljalil Cherkaoui. M. Cherkaoui, qui animait un séminaire organisé par le REMESS sur le thème "La réhabilitation du secteur informel est une source de progrès pour le Maroc", a souligné que le positionnement des différentes formes de l'entreprise de l'économie solidaire (coopérative, association et mutuelle) dans un processus de réhabilitation des activités informelles peut faire de ce secteur un vrai levier de lutte contre la pauvreté et l'exclusion. Pour M. Cherkaoui, l'économie informelle ou non structurée, est "une activité qui se réalise en marge de la législation pénale, sociale et fiscale et échappe à la comptabilité nationale". Le secteur informel est un pourvoyeur d'emploi par excellence ( 2,2 millions d'emplois en 2007) et une principale source de revenu au Maroc, a-t-il dit notant que la question posée actuellement reste de savoir comment assurer l'articulation entre le formel et l'informel. Il a, dans ce sens, relevé qu'en collaboration avec l'USAID, le REMESS a élaboré un projet "SANAD" qui vise à instaurer les bases d'une action de plaidoyer à mener en faveur des petits producteurs afin de les structurer, renforcer leurs capacités et leur assurer une protection sociale adaptée. Ce projet cible les villes de Salé, Missour et Oujda qui connaissent une importante activité de l'économie populaire qui évolue dans un cadre informel, a-t-il précisé. "Cette action, a-t-il dit, ne sera efficace que par la multiplication des efforts et la concertation entre les acteurs publics, la société civile et la population elle-même pour réussir à susciter une plus grande prise de conscience à l'égard du sujet de l'informel". Pour lui, "les chambres professionnelles (artisanat, commerce et industrie, pêche et agriculture) ne jouent pas leur rôle constitutionnel comme il se doit. La majorité de ces structures consulaires ne constituent qu'un prolongement de l'activité des partis politiques et n'assurent pas la représentativité des collèges professionnels existants dans le territoire". Les études menées par le réseau dans les trois villes ciblées ont relevé une série de problèmes dans l'espace des coopératives et des associations, a indiqué M. Cherkaoui citant notamment le "manque de transparence et de démocratie dans la gouvernance de ces structures".