L'ancien président égyptien Hosni Moubarak et ses fils, Alaa et Jamal, seront jugés devant un tribunal pénal pour meurtres de manifestants, abus de pouvoir et dilapidation de deniers publics, a annoncé mardi le procureur général d'Egypte Abdelmajid Mahmoud. Parmi les chefs d'accusation retenus contre Hosni Moubarak et ses fils figurent ceux d'"homicides volontaires et de tentative de meurtre de manifestants" ainsi que ceux d'abus d'influence, dilapidation délibérée de fonds publics et d'enrichissement privé illicite. Le parquet accuse Moubarak d'avoir "participé avec Habib al Adly, l'ancien ministre de l'Intérieur et certaines autorités policières (...) au meurtre prémédité de plusieurs participants aux manifestations pacifiques à travers le pays ". L'ancien chef des services de renseignement Hussein Kamaleddine Ibrahim Salem, est lui aussi poursuivi pour les mêmes faits, mais il est en fuite. L'ex-président Moubarak et ses deux fils, ainsi que l'ex-ministre de l'Intérieur sont placés en détention par le parquet pour répondre à des accusations de répression des manifestations. Selon Zakaria Chalach, président de la Cour d'appel du Caire, l'ex-président égyptien, arrêté pour corruption et meurtre de manifestants lors de la révolution du 25 janvier, pourrait être condamné à la peine capitale s'il était reconnu coupable. L'ancien raïs se trouve actuellement dans un hôpital de Charm El-Cheikh suite à une crise cardiaque lors d'un interrogatoire sur ces évènements. D'après une commission d'enquête gouvernementale, 846 personnes ont été tuées et 6.476 autres blessées lors de ces manifestations. Dans son rapport, la commission avait fait état d'un "usage excessif de la force par les services de sécurité" contre les manifestations en ouvrant le feu à balles réelles, en postant des tireurs sur les toits et utilisant des véhicules pour faucher les manifestants.