Les participants au 13ème congrès national des droits de l'enfants prévu mercredi et jeudi à Marrakech, sous la présidence effective de SAR la princesse Lalla Meryem, ambitionnent de consacrer les principes d'une approche nouvelle et globale en vue du renforcement et de la généralisation des services de protection des droits de l'enfant à l'échelle nationale. -Par : Fadoua Benhaka- Cette initiative, qui s'insère dans le cadre de ce congrès placé sous le signe " approche nouvelle pour les programmes et services en vue d'une protection meilleure des enfants ", intervienne avec la célébration de la journée nationale de l'enfant, et se propose de donner une nouvelle impulsion à la mise en Œuvre du plan d'action national pour l'enfance (2005- 2015) actuellement à son mi-chemin, notamment en ce qui concerne son troisième objectif concernant " la promotion du droit à la protection ". Dans une déclaration à la MAP, M. Said Raji, directeur exécutif de l'observatoire national des droits de l'enfant (ONDE) a fait savoir que SAR la princesse Lalla Meryem, présidente de l'ONDE a décidé de faire de " la protection ", un axe principal lors de cette édition, compte tenu de l'importance de cette question et son interférence avec les divers domaines des droits de l'enfant. Il est attendu à ce que les travaux de ce congrès soient ponctués par l'adoption de programmes scientifiques et pratiques bien définis et aptes à recevoir application dans les différents domaines en vue de la consécration de la protection des enfants, y compris l'éducation et la formation, la santé, et la prévoyance sociale, outre la protection à travers la participation des enfants eux-mêmes, a-t-il expliqué, estimant que le congrès est une occasion idoine pour une mobilisation de taille en vue d'atteindre les objectifs du plan national à l'horizon 2015. + La protection et les entraves à son application + Dans son volet " protection ", le plan d'action national pour l'enfance prévoit la mise en place de mécanismes de protection de l'enfant contre la violence à l'école, la création d'unité de protection, l'interdiction du travail des enfants de moins de 15 ans et leur insertion scolaire, l'amélioration des conditions de travail des enfants âgés de 15 à 18 ans, ainsi que des conditions de prise en charge des enfants délaissés, et la réinsertion sociale des enfants de la rue entre autres. M. Raji a fait remarquer que la mise en oeuvre du plan d'action national dans son volet protection connaît certaines difficultés, en dépit des grands acquis réalisés, dues à la complexité de la question et l'émergence de nouveaux fléaux à même d'exposer les enfants à plusieurs formes d'exploitation, de violence et de mauvais traitement, dont certains liés à la santé mentale et psychologique de l'enfant, la problématique de la drogue, la délinquance, la violence et l'échec scolaire. + Vers une nouvelle approche pour l'activation et la généralisation de la protection de l'enfant+ Le congrès de Marrakech n'abordera pas " la protection " dans son concept traditionnel (assistance médicale et juridique) mais dans le cadre de sa relation avec tous les domaines, a tenu à indiquer M. Raji, soulignant la nécessité de mettre en place des programmes sectoriels et d'engager une réflexion autour de l'ensemble des moyens à même de garantir la protection de l'enfant. Il est nécessaire également d'Œuvrer pour rapprocher les services de protection, des citoyens dans les diverses régions, tout en les sensibilisant à travers des canaux de communication et de sensibilisation. Un intérêt particulier doit être accordé aussi à la généralisation des unités de protection de l'enfance, mises en place uniquement à Marrakech, Casablanca, Tanger, Meknès et Essaouira, considérées comme des structures sociales visant le renforcement des mécanismes de coordination locale, et l'organisation des services sociaux présentés aux enfants victimes de la violence. Selon le ministère des affaires sociales, de la famille et de la solidarité, il est prévu de généraliser ces unités de protection de l'enfance sur l'ensemble du territoire national à l'horizon 2012. Cet effort, poursuit M. Raji, portera également sur le renforcement des capacités de la société civile qui joue un rôle pionnier en matière d'accompagnement du processus de mise en application du plan national, en tant que véritable force de propositions et ce, à travers les associations agissantes dans le domaine de l'enfance, lesquelles contribuent à l'élaboration de politiques concernant les enfants et la consécration de la politique de proximité à travers leur présence en milieu rural, les montagnes et les zones enclavées. + De grands acquis dans la perspective d'une protection modèle de l'enfance+ D'autre part, M. Raji a fait remarquer que les réalisations accomplies par le Maroc dans le domaine de la protection constituent un motif de fierté, comparativement à d'autres pays similaires dans la mesure où, le Maroc s'est attaqué, de manière audacieuse, à nombre de tabous, outre les efforts déployés pour la sensibilisation du citoyen dans ce domaine. Le congrès national des droits de l'enfant a été, depuis sa première édition tenue le 25 mai 1994 et jusqu'à l'édition précédente placée sous le thème " la promotion des droits de l'enfant, quel rôle pour les acteurs locaux ", un forum pour le raffermissement des liens de communication entre les différents acteurs concernés par la question de l'enfance notamment, les départements gouvernementaux, les associations et les ONG, les experts, et les organisations internationales, dans la perspective de l'activation du plan d'action national pour l'enfance. Ce plan trouve son fondement dans la convention onusienne des droits de l'enfant qui a fait l'objet de ratification par le Royaume en 1993, et le document des Nations Unies " pour un monde digne de ses enfants " publié en 2003, avec le prise en considération des engagements relatifs à la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD).