La physionomie de l'immigration marocaine à l'étranger a connu une grande mutation, a indiqué samedi Mme Nouzha Chekrouni, Ambassadeur du Maroc au Canada, soulignant que l'on assiste dans le cadre de ce phénomène de la féminisation de l'immigration à la présence dans ses rangs de hautes compétences qui se sont faites une place dans un environnement hautement concurrentiel. "Aussi était-il opportun de se mettre à l'écoute de cette frange de la communauté marocaine résidant à l'étranger pour se familiariser avec son vécu et apporter les réponses appropriées à ses attentes", a tenu à souligner la diplomate marocaine, lors de la première rencontre des femmes marocaines des Amériques, tenue à Montréal. Mettre en place cette plate-forme d'échange et la porter vers ses destinatrices en Amérique du Nord en vue d'enrichir le travail de réflexion du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) pour trouver les voies de mieux servir leurs besoins est l'objectif de cette rencontre, poursuit Mme Chekrouni. "Au Maroc, que de chemin a été parcouru pour rétablir la femme dans ses droits. Le code de la famille qui constitue un tournant décisif dans la marche vers l'amélioration de la condition de la femme, la réforme du code de la nationalité, l'accès de la femme aux postes de décision, l'adhésion du Royaume à la Convention internationale pour l'élimination de toutes les formes de discrimination contre la femme et la levée de réserves y afférent, dénotent cette marche résolue et inébranlable d'être en phase avec une volonté royale et une dynamique sociale en vue d'inscrire le Maroc dans le concert des Nations respectueuses des droits de l'homme", a expliqué la diplomate marocaine. Organisée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), cette manifestation fait suite à celle de Bruxelles, tenue en décembre dernier, première initiative d'une série de réunions régionales que le Conseil organise dans le cadre de la troisième édition des "Marocaines d'ici et d'ailleurs". Cette rencontre a connu la participation notamment de la première vice-présidente de l'Assemblée nationale du Québec, Mme Fatima Houda-Pépin, de la représentante de la ville de Montréal, Mme Helene Fotopoulos, et de la présidente du groupe de travail "Approche genre et nouvelles générations" au CCME, Mme Amina Ennceiri. Prenant la parole, Mme Fatima Houda-Pépin, représentante de la ministre de la Culture, des communications et de la condition féminine, a souligné que "quel que soit le pays d'accueil que nous avons choisi dans cette vaste contrée des Amériques, les Marocains et les femmes marocaines, en particulier, demeurent profondément attachées à leur pays d'origine, le Maroc, un pays riche de son histoire et de sa diversité culturelle". La députée a appelé les "Marocaines d'ici et d'ailleurs" à répondre "présentes" dans le processus de développement national, affirmant que les réformes proposées par SM le Roi Mohammed VI "sont très audacieuses", notamment au chapitre des droits de l'homme et de l'égalité entre les hommes et les femmes. "Les Marocaines d'ici et d'ailleurs pourraient jouer un rôle important dans le processus de démocratisation engagé au Maroc", poursuit la première vice-présidente de l'Assemblée nationale du Québec lors de cette manifestation qui a été rehaussée par la présence notamment de Mme Souriya Otmani, Consule générale du Maroc à Montréal, des membres du CCME et de plusieurs personnalités marocaines et canadiennes. Cette édition des "Marocaines d'ici et d'ailleurs" regroupe des dizaines de femmes issues du milieu académique, associatif, politique ou économique résidant au Canada et aux Etats-Unis, mais également au Mexique, au Vénézuella, au Chili, en Argentine et au Maroc. "Agir contre la discrimination", "Agir pour l'égalité" et "Femmes et citoyennes" sont les principaux axes retenus lors de cette manifestation de deux jours qui vise à combler les lacunes en termes de connaissance et d'enjeux, tout en offrant un espace de rencontre, d'échange et de mise en réseau.