Les fondations de la réforme constitutionnelle ont été au centre du premier forum organisé, lundi à Rabat, par le bureau politique du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), en collaboration avec les quotidiens "Bayan Al Yawm" et "Al Bayane", dans le cadre des forums du printemps de la démocratie. A cette occasion, le président du conseil de la présidence du PPS, Ismail Alaoui, a indiqué que la réforme constitutionnelle est le résultat d'accumulation remontant à l'aube de l'indépendance, rappelant qu'il y avait une ferme volonté de changement visant l'édification d'un Etat moderne doté d'institutions fortes. La demande de réforme, a-t-il dit, a été formulée suite à l'expérience de l'alternance consensuelle, notant que l'action des jeunes a eu un effet positif en mettant fin au statu quo qui prédominait sur la scène politique. D'autre part, il a indiqué que le discours royal du 9 mars a fixé les axes de la révision constitutionnelle, mettant l'accent sur la nécessité de démocratiser la scène politique et d'élargir le champ des libertés et de la démocratie représentative. Les propositions des partis politiques et leurs conceptions de la révision constitutionnelle présentent des similitudes, soulignant que le mémorandum du PPS a confirmé les principes de l'Etat de droit et du respect des droits de l'Homme tels que reconnus universellement. De son côté, le premier secrétaire adjoint de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), Fatahllah Oualalou, a indiqué qu'aujourd'hui, le Maroc a besoin d'une nouvelle génération de réformes susceptibles de restaurer la crédibilité des institutions élues, enregistrant le recul du politique en dépit des réalisations économique et sociales. Il a aussi abordé le contexte général de la révision constitutionnelle qui, selon lui, se distingue par deux parcours, à savoir les accumulations historiques et le "réveil" que connaît le monde arabe. M. Oualalou a insisté sur le renforcement de la place des partis politiques en tant qu'institution de médiation nécessaire au développement démocratique et politique, d'où son appel à mener en parallèle réforme constitutionnelle et réformes politiques. Pour sa part, le secrétaire général de l'Association marocaine des sciences politiques, Abderrahim El Maslouhi a affirmé que le discours royal du 9 mars "a donné le coup d'envoi d'une véritable transition démocratique", soulignant que "l'option parlementaire est fondamentale" dans cette entreprise. Le discours royal "n'a pas fixé des limites pour la réforme mais il en tracé les contours", a-t-il dit, notant qu'il est temps "d'approfondir le choix démocratique au Maroc, qui constitue une constante nationale". Il a suggéré que la réforme constitutionnelle soit accompagnée d'une mise à niveau des partis politiques, qui constituent de véritables relais pour une démocratie effective. Les travaux de ces forums, qui se tiendront chaque mardi à Rabat et Casablanca, traiteront des grands axes de la réforme constitutionnelle.