La situation économique au Maroc en 2010 s'est avérée "bonne" en dépit d'un contexte international défavorable, a affirmé, mardi à Rabat, le gouverneur de Bank Al Maghrib, M. Abdellatif Jouahri. "Malgré un contexte international marqué par la flambée des cours du pétrole et les crises des dettes souveraines dans la zone euro, l'économie nationale a fait preuve de résilience", a indiqué M. Jouahri dans un point de presse à l'issue de la réunion du conseil de Bank Al Maghrib. L'inflation est restée stable à 2,2 pc au 4-ème trimestre 2010 et janvier 2011, alors que la croissance nationale s'est située entre 3 et 4 pc, recouvrant un recul de la valeur ajoutée agricole et une consolidation des activités non agricoles, a-t-il précisé. L'année 2010 a été aussi caractérisée par une amélioration de la consommation et de la demande extérieure, a ajouté le gouverneur de Bank Al Maghrib. En ce qui concerne l'année 2011, les perspectives demeurent favorables avec une croissance qui devrait se situer entre 4 et 5 pc, une stabilisation des activités agricoles et une amélioration progressive des activités non agricoles, dont la valeur ajoutée devrait dépasser 4 pc au 1er trimestre et se situer entre 4,5 pc et 5,5 pc sur l'ensemble de l'année. M. Jouahri a relevé une amélioration du rythme de croissance des crédits bancaires en 2011 (6,6 pc en février), due essentiellement aux demandes des PME, la stabilité des prix, l'amélioration de la demande extérieure et la poursuite du renforcement de la demande intérieure. Il s'est dit satisfait que l'agence de notation internationale ait maintenu son évaluation de la solvabilité du Maroc, suite à l'annonce des réformes le 9 mars par SM le Roi Mohammed VI . Suite à cette évolution, la Banque centrale a décidé de maintenir inchangé son taux directeur à 3,25 pc. Ainsi, le taux au jour le jour sur le marché monétaire interbancaire s'est établi à 3,31 pc en moyenne entre janvier et février 2011, en hausse de 5 points e base par rapport au trimestre précédent. Les prix à la production industrielle ont augmenté de 14,1 pc en janvier, après 8,1 pc en décembre et 5,6 pc en novembre 2010. L'analyse des évolutions monétaires à fin février 2011 montre la poursuite du ralentissement de la croissance de M3, avec un rythme de 4,3 pc en glissement annuel, après 5,3 pc au cours du 4-ème trimestre 2010. L'écart monétaire s'est ainsi maintenu à un niveau négatif, dénotant l'absence de pressions d'origine monétaire sur les prix.