Le Maroc pourrait présenter sa candidature à l'organisation de la Coupe du Monde 2026 de football, a annoncé le ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Moncef Belkhayat, dans un entretien au quotidien français +Le Figaro+, publié sur son site Internet. "La Coupe d'Afrique des Nations (CAN-2015) sera un premier révélateur de notre capacité à recevoir un grand événement. Ensuite, nous pourrons sereinement envisager de nous porter candidat pour l'organisation de la Coupe du monde 2026", a déclaré M. Belkhayat. "Mais notre objectif ne doit pas d'être uniquement candidat, mais de l'organiser", a-t-il assuré, en s'interrogeant "l'Afrique du Sud l'a fait. Pourquoi pas le Maroc ?". L'édition 2014 de la Coup du monde aura lieu en Brésil, alors que les Mondiaux 2018 et 2022 sont prévus, respectivement, en Russie et au Qatar. Le ministre a, par ailleurs, exposé les grandes lignes du projet de professionnalisation du football marocain, soulignant que l'objectif est que le Maroc ait son championnat professionnel en septembre prochain pour la saison 2011-2012. Il a affirmé que le Maroc dispose désormais d'un arsenal juridique pour créer ce qu'il appelle "une économie du sport". Un projet de loi avec des décrets, élaborés par le ministère et la Fédération royale marocaine de football (FRMF), seront appliqués le 30 septembre prochain, a-t-il indiqué. "La Fédération a en sa possession un cahier des charges qu'elle transmettra à tous les clubs de football de première division", a-t-il ajouté, notant qu'une campagne de sensibilisation sera organisée au profit des clubs pour "leur faire prendre conscience qu'ils ont jusqu'au mois de juin pour le signer". "Seront considérés comme professionnels les clubs qui disposeront d'un stade d'au moins 15.000 places, d'un budget d'au moins 1 million d'euros, d'une école de formation et de soutiens financiers des collectivités locales et des investisseurs privés", a-t-il dit, ajoutant que "ceux qui ne respecteront pas ces critères seront rétrogradés en deuxième division". Selon le ministre, le texte de loi prévoit notamment un désengagement progressif de l'Etat à travers la transformation des clubs en des sociétés sportives détenues dans un premier temps, à un maximum de 70 pc, par les investisseurs privés et, à au moins 30 pc, par l'Etat via les associations. "Une fois que les clubs seront suffisamment bien structurés" à l'horizon 2015, "l'Etat devra se désengager progressivement pour leur permettre de devenir autonomes et ainsi financer leur développement sur les marchés financiers ou grâce à l'apport d'investisseurs privés", a-t-il précisé, évoquant la mise en place d'un "cadre fiscal approprié" afin d'inciter l'investissement privé. Selon M. Belkhayat, cette transformation des clubs en sociétés commerciales, "leur permettra de présenter aux banques un véritable bilan et donc de pouvoir lever auprès d'elles de la dette". Pour ce qui est des infrastructures sportives, le ministre a passé en revue la politique de construction des grands stades, comme celui de Marrakech, inauguré en janvier dernier, ceux de Tanger et d'Agadir qui "devraient être livrés respectivement à la fin du mois et en décembre prochain pour des capacités d'accueil de 45.000 places et des coûts d'investissement d'un peu plus de 85 millions d'euros chacun". Quant à l'enceinte de Casablanca, elle "devrait sortir de terre en mai prochain et disposer de 80.000 places" pour un coût d'environ 200 millions d'euros", a-t-il annoncé. Il a aussi annoncé le lancement d'"une deuxième vague de stades de 10.000 à 25.000 places dans des villes plus petites comme Kenitra, Khouribga, Tétouan, etc". M. Belkhayat a également souligné l'importance de la formation, notant que le projet de loi "prévoit de rendre obligatoire le sport à l'école". "Nous disposons pour le moment de 29 centres sociaux et sportifs de proximité, 150 sont en construction et nous avons signé avec les collectivités locales pour en avoir 300 nouveaux", a-t-il indiqué, précisant que l'objectif est d'en avoir 1000 centres d'ici 2016, financés à hauteur de 50 pc par l'Etat et 50 pc par les collectivités locales. En outre, le ministère a signé une convention avec l'Université privée de Marrakech pour créer, prochainement, une faculté des sports dans la ville ocre, a-t-il ajouté.