Le secrétaire général du ministère de l'Intérieur, M. Nour-Eddine Boutayeb, a affirmé, jeudi à Marrakech, que le Maroc a réalisé d'importants progrès durant la dernière décennie en termes de décentralisation. M. Boutayeb, qui s'exprimait à l'ouverture de la 38ème Conférence annuelle du Centre international pour le crédit communal (CICC), a souligné que ce forum constitue une opportunité idoine pour les participants de prendre connaissance à la fois des différents aspects du financement local et des énormes progrès réalisés par le Royaume en matière de décentralisation et de lutte contre la pauvreté et la précarité. Ce processus de développement, partie intégrante des caractéristiques et spécificités du Maroc, a permis notamment la consolidation de la démocratie locale, a-t-il dit, faisant observer que ces progrès ont également porté sur la consolidation de la participation des femmes aux instances de prise de décision tant au niveau central que local. Plusieurs réformes ont été entreprises dans l'optique de renforcer les infrastructures publiques locales dans le cadre d'un processus de partenariat entre le gouvernement, les collectivités locales et les secteurs public et privé, a-t-il rappelé. Le Maroc a toujours été sensible à la question de la complémentarité entre le gouvernement central et les collectivités locales, a-t-il fait remarquer, notant que la restructuration de nombreuses institutions politiques publiques a permis une amélioration de la participation au niveau local. Ces différentes initiatives ont contribué au renforcement des mécanismes des collectivités locales en ce qui concerne notamment la mobilisation et l'amélioration des services publics et partant le renforcement des financements publics afin de redynamiser les régimes fiscaux pour qu'ils puissent accroître leurs capacités d'investissement, a noté M. Boutayeb. Après avoir relevé que ces multiples actions visent à la fois la modernisation de l'Etat et la réduction des inégalités sociales, il a affirmé que la décentralisation au Maroc est aujourd'hui une réalité tangible. Pour sa part, le secrétaire général du CICC, M. Pierre Mariani, a souligné l'importance de cette rencontre, qui se tient sous le thème "Quelles perspectives pour le financement des infrastructures publiques locales?", pour la confrontation des idées et des expériences autour de nombre de questions inhérentes notamment au financement des infrastructures publiques locales. Il a également mis en valeur la place qu'occupent les collectivités locales dans la dynamique de développement et de la mise en œuvre des programmes d'investissement locaux. Le directeur général du Fonds d'équipement communal (FEC), M. Karim Mansouri, a relevé, quant à lui, que cet événement intervient à point nommé pour le FEC qui se doit de répondre aux profondes mutations que le Maroc est appelé à connaître en matière de modernisation du système territorial national et d'être à la hauteur des attentes suscitées par le processus de régionalisation lancé par SM le Roi Mohammed VI. "Ce forum revêt aussi une importance particulière dans la mesure où il nous permet de suivre les interventions des banques spécialisées dans le financement local à travers le monde", a-t-il ajouté. C'est aussi l'occasion, a-t-il dit, pour se rendre compte que les problématiques sont similaires et que les solutions apportées se ressemblent avec quelques petites nuances en fonction des différents modèles institutionnels. Organisée par le FEC, cette rencontre de deux jours réunit présidents et directeurs généraux des institutions membres d'Amérique, d'Europe, d'Asie et d'Afrique. Elle se veut également une plateforme pour l'examen de plusieurs questions relatives notamment à l'efficacité de l'action publique et la durabilité des capacités de financement des partenaires du secteur local, ainsi qu'aux impératifs de recherche de mécanismes de financement alternatifs. Dans ce cadre, les participants devraient réfléchir à des solutions pertinentes et d'apporter des réponses concrètes dans un monde en constante mutation. Cet événement offre également l'opportunité aux participants de prendre connaissance de l'expérience marocaine en matière de mise à niveau des infrastructures publiques locales, ainsi que des différentes réalisations accomplies par le Maroc en matière de développement, notamment le chantier de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) et le processus de régionalisation avancée. Il est à souligner que grâce à l'intérêt que porte le CICC à l'expérience marocaine, le FEC a été la première banque représentant un pays d'Afrique et la seule du monde arabe à être cooptée au sein du Centre depuis près de cinq ans puis membre du Comité exécutif depuis 2008. En marge de cette Conférence, se tiendront l'Assemblée générale et le Comité exécutif du CICC. Fondé en 1958 à Oslo (Norvège), le CICC a pour vocation la promotion de l'investissement local et le financement de projets porteurs à l'échelle des collectivités locales.