Abeba- Le Comité ad hoc de haut niveau de l'Union africaine (UA), réuni samedi à Nouakchott, a souligné la nécessité d'une action africaine urgente pour une cessation "immédiate" de toutes les hostilités en Libye. Le Comité a appelé autorités libyennes concernées à faciliter l'acheminement de l'assistance humanitaire aux populations dans le besoin, à assurer la protection des ressortissants étrangers, y compris les travailleurs migrants africains vivant en Libye et l'adoption et la mise en oeuvre des réformes politiques nécessaires pour l'élimination des causes de la crise actuelle, indique un communiqué de l'UA publié dimanche à Addis-Abeba. A cet égard, la réunion a réaffirmé la légitimité des aspirations du peuple libyen à "la démocratie, à la reforme politique, à la justice, à la paix et à la sécurité, ainsi qu'au développement socio-économique", et la nécessité de "veiller à ce que ces aspirations soient satisfaites de façon pacifique et démocratique". Les membres du Comité ad hoc de haut niveau ont exprimé leur regret de ne pouvoir se rendre, comme ils l'avaient envisagé, ce 20 mars, en Libye, pour y rencontrer les parties, qui ont, toutes deux, marqué leur accord pour traiter avec lui. Aux fins de contribuer activement à la recherche d'une solution rapide, qui s'inscrive dans le cadre de la légalité internationale telle que reflétée dans les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU, le Comité ad hoc de haut niveau a appelé toutes les parties concernées, à savoir le Gouvernement libyen et le Conseil national de transition (CNT), à " observer sans délai une cessation totale des hostilités " et à prendre d'autres mesures destinées à désamorcer la tension et à assurer la protection de la population civile ", ajoute le texte. Il a invité les autorités libyennes et le CNT à une rencontre qui, dans les plus brefs délais possibles, se tiendrait à Addis-Abeba ou dans tout autre endroit qui conviendrait aux parties, pour discuter de cette Feuille de route, y compris la mise en place et la gestion d'une période de transition inclusive qui débouchera sur des réformes politiques répondant aux aspirations du peuple libyen. Le Conseil a demandé à la Commission de l'UA (CUA) de prendre l'initiative d'une réunion, à Addis-Abeba, le 25 mars courant , de hauts représentants de la Ligue des Etats arabes, de l'OCI, de l'UE et des Nations unies (Secrétariat et les cinq membres permanents), ainsi que d'autres partenaires et acteurs. Cette réunion, précise le communiqué, devra " s'accorder sur les voies et moyens d'une sortie rapide de crise, convenir d'un mécanisme de consultation continue et d'actions concertées à mettre en oeuvre et décider d'organiser une consultation régionale regroupant tous les pays voisins de la Libye et les différents partenaires concernés ". Il s'agit, ce faisant, de promouvoir la contribution des pays de la région en vue d'une solution rapide, particulièrement au regard des menaces que la situation actuelle fait peser sur leur sécurité et stabilité, ainsi que sur leur développement, indique la même source. En outre, le Comité ad hoc de haut niveau a réitéré l'appel de l'UA pour apporter un soutien logistique et humanitaire aux travailleurs migrants africains désireux de quitter la Libye, ainsi qu'aux pays voisins contraints de supporter un fardeau disproportionné et aux pays d'origine pour faciliter la réinsertion socio-économique de ces travailleurs migrants. Le Comité ad hoc de haut niveau a, par ailleurs, réaffirmé sa détermination à accomplir sa mission, face à l'évolution préoccupante actuelle de la situation et au recours à une intervention armée internationale, et s'est engagé à ne ménager aucun effort pour faciliter une solution pacifique, dans un cadre africain, prenant dûment en compte les aspirations légitimes du peuple libyen. Dans cette perspective, le Comité ad hoc de haut niveau agira dans le cadre de son mandat et de façon compatible avec, et complémentaire à, la résolution 1973 (2011) du Conseil de sécurité des Nations unies. Le Comité ad hoc de haut niveau a convenu de tenir sa deuxième réunion " très prochainement ", à une date et en un lieu à déterminer après les consultations appropriées, conclut la même source. Ont pris part à cette réunion les présidents mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, congolais Denis Sassou et malien Amadou Toumani Touré, ainsi que des représentants de l'Afrique du Sud et de l'Ouganda et le Président de la Commission de la CUA, Jean Ping.