Le Maroc est résolument engagé dans un "processus élargi et intégré de lutte contre la corruption'', à travers la mise en place d'un partenariat entre l'Etat, le gouvernement et la société civile pour combattre ce fléau, ont affirmé des parlementaires marocains qui ont pris part à la 4ème Conférence de l'Organisation mondiale des parlementaires contre la corruption (GOPAC) tenue au Mexique. M. Abed Chkail, membre de la Chambre des Conseillers, a indiqué devant un atelier du groupe africain de GOPAC, que cette approche marocaine intégrée a pour but de préserver et renforcer les acquis en matière de lutte contre la corruption, moraliser la vie publique et faire de ce combat "une priorité politique et institutionnelle en vue d'instaurer des rapports responsables et transparents avec le citoyen'', a-t-il souligné. Et M. Chkail d'énumérer les mesures prises dans le cadre de ce processus de renforcement du combat contre la corruption, notamment la création de l'Instance centrale de prévention de la corruption et la création de la commission ministérielle chargée du suivi des plans de travail 2010-2012 dans le domaine de lutte contre ce fléau. Il a aussi mis l'accent sur la mise en application de certains mécanismes efficaces, de procédés pragmatiques et d'actions concrètes, tels le développement d'organes de suivi, de contrôle et de révision, la consécration du droit à l'information et la simplification des procédures administratives à travers l'instauration de l'administration électronique. D'autres mesures d'urgence ont également été adoptées par le Royaume en rapport avec l'organisation de compagnes de sensibilisation des citoyens contre la corruption et l'élaboration d'une charte nationale de prévention et de lutte contre ce mal. M. Chkail rappelle que le premier rapport semestriel de l'Instance centrale de prévention de la corruption a mis l'accent sur la connaissance profonde du phénomène de la corruption, l'évaluation des politiques de prévention et la consécration des valeurs d'intégrité et de transparence dans la gestion publique, le secteur de la justice et la promotion des valeurs d'éthique dans le secteur privé. Il insiste aussi sur la participation active de la société civile dans la prévention de la corruption, le développement des mécanismes de coordination et de partenariat avec les autres intervenants à l'échelle nationale et régionale, en plus de la coopération internationale. Pour sa part, M. Mohamed Ansari, président de la Commission de la législation à la Chambre des Conseillers, a souligné que le Maroc dispose d'un important arsenal juridique et réglementaire dédié à la lutte contre la corruption. "Toutefois, a-t-il fait remarquer, le chemin à parcourir reste long afin de mettre un terme définitif à toutes les manifestations de ce fléau'' dans les administrations et la société en général. A l'image d'autres participants, M. Ansari a aussi soulevé la problématique de l'adéquation des règlements intérieurs des parlements nationaux avec les statuts de GOPAC, dans le sens d'une implication plus efficace des parlementaires dans cette lutte. De son côté, Mme Fatima Moustaghfir, membre de la chambre des représentants, a mis l'accent sur la nécessité d'introduire dans les législations nationales contre la corruption des peines contre les épouses qui acceptent ou encouragent leurs conjoints à percevoir des pots-de-vin. Elle a aussi lancé un appel pour inclure la "grande corruption'', qui est l'Âœuvre des hauts fonctionnaires, dans les lois en vigueur sanctionnant ce mal. M. Omar Adkhil, membre de la Chambre des Conseillers, a soulevé le désir de parlementaires marocains de faire officiellement partie de la section africaine de GOPAC. Les législateurs marocains sont membres actuellement de la section arabe. M. Adkhil a aussi invité ses pairs parlementaires à mener le combat contre la corruption en dehors de l'institution législative et à élargir le champ de cette lutte à la prévarication, les malversations de tous genres et le détournement des deniers publics. La Conférence de GOPAC a pris fin dimanche avec l'adoption d'une série de recommandations destinées à améliorer le travail des parlementaires dans la lutte contre la corruption.