Le Maroc a réitéré, au siège des Nations Unies à New York, "l'intérêt particulier" qu'il attache au développement de l'Afrique, confrontée à plusieurs défis et appelé à tenir les engagements pris à l'égard du continent. La question du suivi des engagements pris à l'égard de l'Afrique en matière de développement ainsi que la mise en place d'un mécanisme d'évaluation efficace dans ce domaine et d'une "importance particulière" pour le Maroc, a déclaré vendredi, le représentant permanent du Royaume auprès de l'ONU, Mohamed Loulichki, lors d'une réunion du Groupe des 77. La mise en place de ce mécanisme est d'autant plus importante que "nous nous trouvons seulement à 4 ans de la date butoir pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), et plusieurs pays du Continent ne seraient pas en mesure d'atteindre nombre de ses objectifs”, a ajouté l'ambassadeur. Evoquant la volatilité et l'instabilité des prix des produits alimentaires, il a estimé que l'ONU et ses institutions doivent jouer un rôle leader en matière de recherche de solutions à ces problèmes. "En plus des remèdes à apporter au niveau international pour juguler la volatilité des prix et stabiliser le marché des produits agricoles de manière à favoriser la sécurité alimentaire mondiale, il est d'une extrême importance d'aider les pays en développement à améliorer leur agriculture à travers notamment la promotion des investissements dans ce domaine”, a plaidé l'ambassadeur. Des actions concrètes pour les PMA A quelques mois seulement, de la tenue de la Conférence d'Istanbul sur les Pays les moins avancés (PMA ), il est nécessaire, tout d'abord, de rappeler que ces pays ont été parmi les plus touchés par les différentes crises économiques et financières qui ont secoué le monde ces dernières années, a-t-il souligné, exhortant les partenaires de développement à faire preuve d'un engagement soutenu et d'un réel partenariat afin d'aider les PMA à faire face aux différents défis auxquels ils sont confrontés à travers l'aide au développement, la promotion des investissements et l'amélioration de l'accès aux marchés pour leurs produits. Pour lui, il est nécessaire de soutenir les efforts de ces pays par des actions concrètes visant à réaliser la transformation de leurs conditions économiques et sociales de manière à les aider à s'approprier leur processus de développement, c'est l'objectif qui doit être recherché à travers le nouveau programme d'action en faveur des PMA, a-t-il insisté. "Nous ne devons pas perdre de vue que l'objectif principal de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable qui se tiendra au Brésil en 2012, consiste à aider les pays en développement à faire face à leur développement durable sous ses trois piliers : environnemental, économique et social", a-t-il dit. Lors de cette Conférence, "nous serons jugés à l'aune des résultats obtenus et de l'efficacité des engagements pris ainsi que de la volonté politique de les délivrer”, a fait observer le diplomate. Il a, de même, souligné l'importance pour les partenaires de développement et aussi les Nations Unies et ses institutions de prendre en compte les spécificités, en matière de développement, des pays à revenu intermédiaire qui continuent à être exposés aux chocs extérieurs, comme la montée des prix des produits alimentaires et du pétrole. Ces pays, a-t-il poursuivi, peuvent jouer un rôle décisif pour la promotion de la coopération Sud/Sud que ce soit dans le cadre de programmes spécifiques de développement et de coopération entre les pays de Sud ou dans le cadre d'échange d'expériences et de savoir-faire. Car "si nul ne conteste le rôle joué par la coopération Sud/Sud comme expression de la solidarité entre les pays en développement, cette coopération doit être considérée comme un complément à la coopération Nord/Sud et non pas un substitut à celle-ci, ni à être traitée au même titre que la coopération Nord/Sud”, a conclu l'ambassadeur.