Le programme national de développement des énergies renouvelables constitue la réponse adéquate aux problèmes environnementaux, ont souligné, jeudi à Casablanca, les participants à une rencontre-débat sur "les alternatives marocaines au lendemain de Copenhague". Les participants à cette rencontre, organisée par le Centre de recherches juridiques, économiques et sociales "Links", ont relevé que ce programme, d'envergure importante, permet l'économie de l'énergie, le renforcement de services énergétiques durables et décentralisés et s'inscrit dans le cadre des plans d'adaptation du Maroc aux changements climatiques futurs. Le Haut Commissaire aux Eaux et Forêts, M. Abdelaâdim El Hafi, a notamment exposé des éléments de réflexion sur ces changements climatiques, rappelé les développements au niveau international et souligné l'importance des plans d'adaptation pour atténuer l'impact des changements climatiques et préserver l'environnement. Dans le cadre du positionnement du Maroc quant à ces changements, M. El Hafi a fait part de tendances générales, à l'horizon 2070-2090, d'émigration des zones arides vers le nord du pays, d'augmentation des températures et de baisse des précipitations, selon les simulations en cours. Il a, à ce propos, souligné que les études avancent davantage pour que les plans d'adaptation aux situations futures soient sectoriels, locaux, régionaux et nationaux. Après avoir indiqué que l'environnement est un tout qui n'est pas segmentable, il a évoqué la gestion des effets extrêmes, l'évaluation des risques et la mise en place de plans opérationnels de lutte contre les catastrophes. Il a fait remarquer, dans ce contexte, que le Maroc a cumulé des expériences et un savoir-faire en matière de réactivité, de coordination et de répartition des taches entre les différents intervenants. Abordant les résultats du sommet de Copenhague, d'autres intervenants ont déploré que ce sommet n'ait abouti ni à un accord juridiquement contraignant, ni à des objectifs clairs sur la réduction de 50 pc des gaz à effet de serre (GES) en 2050, mais uniquement à l'expression de la volonté de limiter l'augmentation de la température, en référence au Groupe d'experts intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC). Ils ont rappelé que le GIEC avait, en effet, produit quatre rapports d'évaluation respectivement en 1990, 1995, 2001 et 2007. Celui de février 2007 conclut notamment que l'essentiel de l'accroissement constaté de la température moyenne de la planète depuis le milieu du 20ème siècle est "très vraisemblablement" dû à l'augmentation observée des GES émis par l'Homme. Le taux de certitude est supérieur à 90 pc, contre 66 pc en 2001, selon le rapport. Animée par M. Mohamed Berrada, président du centre Links, et Mme Fattouma Benabdenbi, co-fondatrice de l'association Terre et Humanisme Maroc, cette rencontre-débat a connu la participation également de M. Abdallah Moksit, directeur de la Météorologie nationale et M. Pierre Rabhi, président du Mouvement pour la Terre et l'Humanisme.