Des dirigeants du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE, au pouvoir), ont mis l'accent, lundi, sur la "particularité" du Maroc, pays qui a entrepris depuis plusieurs années un processus de réformes démocratiques. "Le Maroc se distingue des autres pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient par le fait qu'il avait amorcé depuis déjà des années un processus de réformes", a affirmé Elena Valenciano, secrétaire de Politique internationale du PSOE, qui commentait les événements dans le monde arabe. "La situation au Maroc diffère également de par l'existence d'un véritable jeu politique avec un système multipartite", a-t-elle relevé, lors d'une rencontre informelle avec les représentants des médias internationaux accrédités en Espagne, à laquelle a également pris part le secrétaire chargé de l'organisation du PSOE, Marcelino Iglecias. Cette rencontre avec la presse internationale était destinée à débattre notamment du paysage politique en Espagne, de la crise économique et financière mondiale et des développements que connaît le monde arabe. Les déclarations des dirigeants du PSOE rejoignent celles faites récemment par le secrétaire général du parti et président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, qui avait lui aussi relevé "la particularité" du Maroc. Le Maroc est dans "une situation différente" des autres pays de la région dans la mesure où il dispose effectivement d'un "système multipartite" et d'une "réalité institutionnelle", d'autant plus que le Royaume a décidé, depuis fort longtemps, d'aller de l'avant dans le processus de réformes, avait affirmé le chef de l'exécutif espagnol dans un entretien à l'agence de presse Reuters. Maintenant, des voix s'élèvent au Maroc, notamment de la part de partis politiques et de la société civile, qui réclament une "cadence rapide" dans les réformes déjà entreprises, a fait remarquer la secrétaire de Politique internationale du PSOE. S'agissant de la situation en Afrique du Nord et dans le monde arabe en général, la dirigeante du PSOE a affirmé qu'aussi bien le gouvernement de Luis Zapatero que les socialistes espagnoles suivent avec attention les développements dans cette région qui requiert un grand intérêt pour l'Espagne sur les plans politique et économique. Elle a, dans ce sens, indiqué que les socialistes espagnols aspirent de voir "un monde arabe stable et démocratique" et forment le voeu que les transitions démocratiques en cours dans plusieurs pays de la région puissent aboutir et favoriser un climat de stabilité et de prospérité bénéfique aussi bien pour le monde arabe que pour l'Europe. Concernant les développements en Libye, la dirigeante du PSOE a affirmé que son pays "n'est pas favorable à une intervention militaire de l'OTAN" dans ce pays. Pour les socialistes espagnols, les développements en Afrique du Nord, particulièrement en Libye constituent "un nouveau paramètre" avec lequel doit "composer" l'Espagne, pays qui dépend en grande partie du pétrole de la région. L'économie espagnole devra "tenir compte" de l'actuelle flambée des prix du pétrole conséquente de la crise libyenne, ont-ils estimé. Vendredi dernier, le Premier vice-président du gouvernement espagnol, Alfredo Perez Rubalcaba, avait écarté toute répercussion de la flambée des prix du pétrole dans les marchés internationaux liée aux tensions en Libye sur l'économie de son pays, précisant toutefois que son pays compte prendre les mesures nécessaires en termes d'économie d'énergie.