Les marchés d'Afrique de l'Ouest et du Centre offrent un énorme potentiel de développement pour les opérateurs du secteur des assurances au vu du faible taux de pénétration et l'affluence d'importants investissements nécessitant un accompagnement des assureurs, ont affirmé, mercredi à Dakar, plusieurs professionnels marocains participant à la 35ème Assemblée générale de la Fédération des sociétés d'assurances de droit national africain (FANAF). Avec près de 89 pc de la population africaine non couverte par une quelconque assurance, un secteur agricole peu pénétré par les offres d'assurances et une énorme niche pour le secteur informel, le marché africain, et particulièrement en Afrique de l'Ouest et du Centre, offre d'importantes opportunités d'investissement pour le secteur de l'assurance, ont-ils convenu à souligner. Abed Ouazzani Chahdi, directeur du pôle assurance des entreprises à Wafa-Assurance, souligne que la participation de sa compagnie à cette rencontre qui réunit de grands opérateurs africains des assurances, s'inscrit dans le cadre de son intérêt pour ce marché émergent en Afrique de l'Ouest où la banque +Attijari-Wafa Bank+ est déjà implantée dans sept pays de la région. Le marché est très prometteur en Afrique subsaharienne où le secteur des assurances est appelé à se développer énormément, a-t-il assuré, précisant que sa participation à la rencontre de Dakar consiste à nouer des contacts avec les compagnies africaines et prospecter les opportunités d'affaires pour un développement en perspective de l'activité assurance du groupe +Attijari-Wafa Bank+. Mohamed Laaraf, manager au groupe de courtage assurance "ARB" basé à Casablanca, affirme, pour sa part, que 70 pc du chiffre d'affaires de l'entreprise est réalisé au niveau de l'Afrique avec un portefeuille client de près de 10 millions dollars. Le potentiel de développement du secteur des assurances est particulièrement prometteur en Afrique subsaharienne qui connait un faible taux de pénétration et offre un important potentiel de développement. "Notre participation à la FANAF offre l'opportunité de contacts directs avec les grandes compagnies d'assurances africaines et la prospection de nouveaux marchés, notamment en Afrique de l'Ouest et du Centre où il existe d'importantes niches et des secteurs quasi-vierges", a-t-il relevé. La nouvelle orientation de la coopération sud-sud ouvre également pour les professionnels des assurances une nouvelle opportunité. Il s'agit d'accompagner les opérateurs et les entreprises marocaines qui s'implantent dans différents pays de l'Afrique subsaharienne, indique Khalid Aouzal du cabinet "AGMA" basé à Casablanca et faisant partie d'un réseau d'assureurs conseils présents dans 150 pays. Le nouvel élan des investissements sud-sud offre un marché en plein expansion et les opportunités sont réelles pour les opérateurs du secteur des assurances au Maroc qui a cumulé une grande expérience et occupe désormais la 2eme position après l'Afrique du Sud, a-t-il dit. Les divers services et prestations en relation avec le secteur des assurances recèlent également un fort potentiel pour les entreprises marocaines. Faouzi El-Mustapha, responsable d'un éditeur de "solution intégré" pour les compagnies d'assurances en témoigne. Au bout d'une expérience de 8 ans au Maroc, l'on est parvenu actuellement à réaliser l'essentiel de notre chiffre d'affaire dans plusieurs pays d'Afrique, a-t-il affirmé. "Après un premier marché conclu au Sénégal en 2005, notre système d'exploitation est actuellement adopté par de grandes compagnies africaines, notamment dans les pays francophones", explique-t-il. Créée en 1976, la FANAF regroupe plus de 160 sociétés d'assurances dans 25 pays africains. Les sociétés membres ont réalisé en 2009 un chiffre d'affaires d'environ 1.25 milliard de dollars, contre 621 500 dollars US de sinistres payés. Les opérateurs réunis à Dakar concentrent la réflexion sur l'assurance agricole et la micro-assurance qui sont de nouveaux créneaux porteurs à investir par des offres adaptées. Selon les intervenants, le secteur agricole, très prépondérant dans les économies africaines, ne bénéficie pas pour autant d'une garantie nécessaire à la sécurisation de sa production et de ses investissements qui faciliterait l'accès au crédit qui est une condition essentielle à sa modernisation. D'après les experts, la mise sur pied de produits simples et adaptés, de circuits de distribution proches des cibles et animés par des personnels de choix est un préalable nécessaire pour une performance du secteur des assurances africaines dans ces domaines très peu pénétrés par les offres d'assurances.