Le retour à l'esprit de la Moudawana (Code de famille) s'avère être le seul moyen pour atteindre les objectifs qu'elle s'est fixés, a affirmé, mardi, Mme Rajae Naji Mekkaoui, Pr d'enseignement supérieur à l'Université Mohammed V à Rabat. Intervention lors d'une rencontre organisée par la Cercle de sagesse pour les penseurs et chercheurs sous le thème, "la Moudawana: de la réforme du texte à la concrétisation de son esprit", Mme Mekkaoui a souligné la nécessité de prendre en considération les objectifs escomptés à travers cette réforme, afin de trouver le meilleur moyen de mettre en application le code de la famille. Six ans après ce projet réformiste la Moudawana continue à être mal comprise par les conjoints, a-t-elle dit insistant sur les méfais des perceptions erronées du texte de la Moudawana, dont la fausse idée de favorisation des droits des femmes au détriment de ceux de leurs conjoints. "De telles appréhensions alimentent les conflits et finissent par entraver la vie conjugale", a-t-elle ajouté. Elle a, en outre, mis en exergue plusieurs dysfonctionnements au niveau de l'institution judiciaire, notamment la formation des magistrats, la logistique et la gestion. Dans ce cadre, Mme Mekkaoui a relevé que les juges de famille, qui ont un rôle médiateur, notamment dans les procès du divorce, doivent bénéficier de conditions de travail favorables et d'une formation spéciale en matière de sociologie et de psychologie afin de leur permettre de mieux effectuer une mission de médiation et de réconciliation, avant d'autoriser le divorce, qui doit être une solution de dernier recours. Elle aussi noté que "la sensibilisation provocatrice" par certain associations et médias a enrichi la mauvaise compréhension de la Moudawana, soulignant que "la politisation, l'idéologisation et la féminisation de la Moudawana".