L'intégration régionale est devenue à la fois "une nécessité et une priorité" pour booster les investissements et promouvoir les opportunités de travail, a affirmé, mardi à Rabat, le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, M. Youssef Amrani. Intervenant lors de la 26-ème réunion du Comité intergouvernemental d'experts (CIE), organisée par le bureau de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, M. Amrani a souligné qu'"il est temps de travailler sérieusement pour la construction d'une intégration régionale cohérente". Il a estimé que les problèmes politiques qui entravent cette intégration si cruciale pour la région, peuvent être surmontés à travers "la création de véritables synergies à même de soutenir le développement économique et social des pays du Maghreb". Cette rencontre, tenue sous le thème "Gérer le développement économique: le rôle de l'Etat", se tient au lendemain de l'installation par SM le Roi Mohammed VI du le Conseil économique et social (CES) qui vise "à asseoir un développement humain durable", a-t-il rappelé. Le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères a, par ailleurs, souligné que les Etats détiennent un rôle majeur dans la création de la richesse, notamment à travers la garantie d'un financement innovant, l'implication de tous les acteurs privés et publics, l'accompagnement de la population ainsi que la promotion de la coopération internationale afin d'assurer le financement adéquat des projets. Pour sa part, la directrice de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), Mme Karima Bounemra Ben Soltane, a indiqué qu'en dépit des réalisations positives dans la région en termes de développement économique au cours de la dernière décennie, la conjoncture a été marquée par "une aggravation des tensions sociales". Ces tensions ont conduit à des mouvements de contestation et des manifestations populaires de grande ampleur, qui ont eu des conséquences politiques parfois d'envergure comme dans le cas de la Tunisie et d'Egypte, a-t-elle estimé. Selon Mme Ben Soltane, ces mouvements ont un dénominateur commun à savoir les revendications d'"une jeunesse en mal de vivre", réclamant son droit légitime à un travail décent et à la participation à la chose publique, et appelant de manière pressante à davantage d'équité, de transparence et de recevabilité. De ce fait, a-t-elle conclu, il ne s'agit plus seulement de trouver des solutions à court terme mais bien de "mener une transformation structurelle de nos économies". Cette 26ème session du CIE se penchera, du 22 au 25 février courant, sur le rôle de l'Etat dans le développement social notamment l'emploi, la protection sociale, les services sociaux et la gouvernance des politiques sociales. Elle sera également marquée par la présentation du rapport sur les conditions économiques et sociales ayant prévalu en Afrique du Nord en 2010 et les perspectives pour 2011 ainsi que le rapport sur le positionnement de l'Afrique du Nord dans les agendas régionaux et internationaux pour la même période. A l'issue de cette session, un rapport sera publié sur les principales conclusions et recommandations formulées par les Etats membres, qui seront soumises à la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la CEA qui aura lieu du 24 au 29 mars 2011 à Addis Abeba. Le Comité intergouvernemental d'experts, qui est l'organe décisionnel de la Commission économique pour l'Afrique, Bureau Afrique du Nord (CEA-AN), se réunit chaque année pour débattre, en dehors des questions statutaires, des questions d'intérêt primordial pour les pays de la sous-région (l'Algérie, l'Egypte, la Libye, le Maroc, la Mauritanie, le Soudan et la Tunisie).