Des milliers de manifestants sont descendus dans les rues égyptiennes après la prière du vendredi à l'appel du mouvement de contestation pour en faire une "Journée du départ" du président Hosni Moubarak. es manifestants sont partis des différentes mosquées avant de prendre d'assaut la célèbre place Tahrir, au centre de la capitale égyptienne, qui avait été le théâtre, au cours des deux derniers jours, de heurts entre sympathisants et opposants au président Moubarak, au pouvoir depuis 1981. Les participants à ces manifestations, organisées à l'appel de plusieurs mouvements via le réseau de socialisation "facebook" pour réunir un million de personnes à cette place, scandaient des slogans hostile au président Moubarak, réclamant "le départ du régime", "la dissolution du parlement" et "l'organisation d'élections transparentes". Selon des médias locaux, des manifestations similaires ont été déclenchées dans d'autres gouvernorats du pays dans le cadre de protestations sans précédent depuis le soulèvement de 1977. A la veille de ces manifestations, qui sont à leur 11ème jour et qui avaient fait, selon l'ONU, plus de 300 morts, l'armée égyptienne a annoncé qu'elle n'ouvrirait pas le feu contre les manifestants. Elle a également mis en place un dispositif de sécurité draconien dans différents quartiers du Caire pour éviter de nouveaux affrontements entre pro- et anti-Moubarak. Les forces armées égyptiennes ont, à cet égard, bouclé le centre de la capitale égyptienne avec des chars d'assaut. Le ministre égyptien de la Défense Mohamed Hussein Tantaoui a, quant à lui, visité vendredi la place Tahrir où il s'est adressé à la foule, assurant que le président Moubarak n'allait pas briguer un nouveau mandat. Jeudi, le Premier ministre égyptien s'est engagé à ouvrir une enquête sur les heurts éclatés à la place Tahrir entre sympathisants et opposants au président Moubarak et qui avaient fait 8 morts et plus de 800 blessés. Tout en exprimant ses excuses, le chef de l'exécutif égyptien a relevé que les responsables de ces affrontements sanglants "seront poursuivis" en justice. Il a souligné que ces affrontements, éclatés en raison "de l'intrusion de groupes inconnus (..), sont inacceptables, contraires à toute logique et nuisibles pour l'image de l'Egypte". Tout en tentant d'apaiser le peuple en grogne, depuis le 25 janvier dernier, le chef de l'Etat avait pris plusieurs mesures, dont la nomination d'un vice-président et d'un nouveau gouvernement et le lancement de réformes politiques, ainsi que l'interdiction de sortie du pays d'anciens responsables gouvernementaux et le gel de leurs avoirs. Ce mouvement de protestation se poursuit, malgré les appels des forces armées et du Premier ministre aux manifestants à rentrer chez eux et à respecter le couvre-feu, afin de soutenir les efforts de l'Etat en vue d'un retour au calme et à la stabilité.