Le président portugais Anibal Cavaco Silva a été réélu dimanche au premier tour de la présidentielle pour un mandat de cinq ans avec 52,94 pc des voix, selon des résultats officiels. Le conservateur Cavaco Silva, 71 ans, membre du Parti social-démocrate (PSD, centre-droit), a largement devancé son principal adversaire le socialiste Manuel Alegre qui a obtenu 19,75 pc des suffrages lors d'un scrutin marqué par une abstention record qui dépasse les 53 pc. L'autre candidat Fernando Nobre, président de l'ONG portugaise Assistance médicale internationale (AMI) a recueilli 14,10 pc des voix, devant le communiste Francisco Lopes (7,14 pc), alors que le député régional de l'île de Madère José Manuel Coelho a obtenu 4,5 pc et le socialiste Defensor Moura 1,57 pc. En 2006, Cavaco Silva, un économiste de formation, qui fut 10 ans Premier ministre (1985-1995), avait été élu au premier tour avec 50,5 pc des suffrages devant Manuel Alegre (20,7 pc) qui avait devancé l'ancien président Mario Soares (14,3 pc). La réélection de Cavaco Silva signifie que les électeurs ont choisi la "stabilité politique", a déclaré le Premier ministre socialiste José Socrates, tout en réaffirmant "l'engagement du gouvernement à assurer une coopération loyale avec le président élu". Le gouvernement socialiste, minoritaire au parlement, n'a pu adopter un plan d'austérité pour 2011 pour assainir les finances publiques qu'avec l'aval du PSD, principale formation d'opposition. Depuis la révolution des oeillets en 1974, sept élections présidentielles ont été organisées au Portugal. Tous les présidents candidats à un second mandat ont été réélus au premier tour et seule l'élection de 1986 s'est jouée au second tour entre le socialiste Mario Soares, qui l'a finalement emporté, et le chrétien-démocrate Diogo Freitas do Amaral. Au Portugal, le président de la République dont la fonction est honorifique, est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. Il a une autorité morale importante mais des pouvoirs exécutifs limités même s'il dispose du droit de dissolution du parlement. La fonction présidentielle est renforcée en période d'incertitude économique et politique. Cette élection intervient alors que le Portugal est la cible des marchés financiers en raison du poids de sa dette et de ses faibles perspectives de croissance. Pour atteindre ses objectifs de consolidation budgétaire et regagner la confiance des marchés, Lisbonne a adopté pour 2011 un budget d'austérité drastique, cumulant baisse de salaires, suppression de prestations sociales et nouvelles hausses d'impôts.