Un Observatoire de l'Ethique douane/secteur privé, mis sur pied par l'Administration des Douanes et des impôts Indirects (ADII), la CGEM et l'Instance centrale de Prévention de la Corruption(ICPC), a été lancé mardi à Casablanca. Analyser le niveau de conformité de la douane et de l'entreprise aux principes d'éthique et faire des propositions stratégiques d'action dans ce domaine est la mission principale de cet Observatoire, qui a fait l'objet d'un protocole d'accord signé entre le DG de l'ADII, M. Abdelaltif Zaghnoun, le président de la CGEM, M. Mohamed Horani, et le président de l'ICPC, M. Abeslam Boudrar, en présence de MM. Abdelatif Mazzouz, ministre du Commerce extérieur et Saad Alami, ministre délégué chargé de la Modernisation des secteurs publics. L'Observatoire aura ainsi à recueillir les informations auprès des opérateurs, usagers et associations professionnelles, identifier les niches de corruption, formuler des propositions de réforme et d'amélioration sur la base des constats dégagés, suivre et évaluer la mise en oeuvre des recommandations et propositions et éditer écrits périodiques et rapports annuels pour renseigner sur l'évolution du phénomène et rendre compte des résultats atteints. Outre l'ADII, la CGEM et l'ICPC, sont également membre de cet Observatoire, l'Association des transitaires agréés en douane au Maroc (ATADM) et l'Association marocaine de lutte contre la corruption Transparency Maroc. L'Observatoire qui sera présidé alternativement, tous le six mois, par l'ADII et la CGEM et qui est domicilié à Casablanca, disposera d'un comité de pilotage qui se réuni une fois par trimestre et d'une structure permanente constituée de représentants des deux organismes. Le lancement de cet organisme est opportun car il installe les rapports entre la douane et le secteur privé et important car il participera à l'amélioration de l'éthique et du climat des affaires, a fait savoir, à cette occasion, M. Mazzouz, ajoutant que cette expérience pilote, aux niveaux régional et international, peut être étendues aux autres administrations. Le gouvernement a érigé l'éthique comme priorité principale et le pacte de bonne gouvernance traduit la volonté de donner corps à la politique de changement, a-t-il ajouté, sériant les efforts accomplis dans ce domaine et qui ont été couronnés par la création de l'ICPC. Il s'est également félicité du choix du Maroc pour le lancement par l'Organisation Mondiale des Douanes (OMD) de cet Observatoire, ce qui dénote a-t-il dit, de la considération doit jouit le Royaume. Le Maroc joue un rôle notable au sein de l'OMD qui réuni 169 pays, a affirmé le secrétaire général de cette organisation internationale, M. Kunio Mikuriya, ajoutant que l'Observatoire, qui engage une approche novatrice de l'éthique, a séduit plus d'un au sein de l'OMD. Il a précisé que les membres de l'Observatoire sont entrés dans le processus de modernisation et d'assainissement du climat des affaires. Pour M. Boudrar, l'Observatoire vient compléter l'approche globale de la lutte contre la corruption par une approche sectorielle, soulignant qu'il s'agit là d'une initiative innovante et prometteuse. La corruption, résultat de dysfonctionnement de la gouvernance, engendre des effets néfastes comme la fraude fiscale, dresse des obstacles aux échanges commerciaux et partant entrave la croissance économique, a-t-il fait remarquer. L'Observatoire constitue un instrument public/privé de veille et d'Observation des relations douane/opérateurs dédié aux questions liées à l'éthique, a fait remarquer M. Horani, soulignant que ce projet tire sa force de son caractère participatif du fait qu'il s'intègre dans tout le dispositif de promotion de la transparence développé par la douane en partenariat avec le secteur privé. Il s'inscrit également dans la démarche de la CGEM marquée par la mis en place en 1998 d'un comité d'éthique, érige en commission permanente ''Ethique et déontologie'', l'adoption de la charte de la responsabilité sociale en 2006, l'élaboration du code de bonnes pratique de gouvernance d'entreprise et la contribution aux différentes actions et projets lancés dans ce domaine par les pouvoirs publics, a-t-il rappelé. Pour M. Zaghnoun, l'Observatoire sera une force de proposition qui permettra de renforcer l'intégrité et incitera à la pratique de la bonne gouvernance. Il a également a passé en revue les efforts déployés par l'ADII pour la mise en place et le développement des principes de bonne gouvernance à travers la moralisation de l'administration, la rationalisation de la gestion publique et l'ouverture de la douane sur son environnement sans oublier le développement de la communication et la concertation. L'éthique et bonne gouvernance seront au centre de la rencontre qui a suivi la cérémonie de signature du protocole d'accord de lancement de l'Observatoire et dont les travaux s'articulent autour de trois axes: "l'importance de l'éthique dans la gestion du commerce international", "le partenariat bilatérale, régional et international dans la lutte contre la corruption" et "entreprise/douane : pour un observatoire de l'éthique". Une pléiade d'universitaires, de gestionnaires, d'administratifs, d'opérateurs économiques et de membres de la société civile devra animer ces trois panels.