La proposition d'autonomie présentée par le Maroc est la seule option crédible pour sortir de l'impasse les négociations sur le Sahara, a affirmé l'expert argentin en géopolitique et politique internationale, Adalberto Agozino. "L'unique plan crédible pour sortir les négociations sur le Sahara de l'impasse, dans les dernières années, a été présenté par le Maroc", a-t-il déclaré, à l'occasion de la présentation récemment à Buenos Aires de son ouvrage, "Le Sahara occidental dans la géopolitique du 21ème siècle". Dans une déclaration à la MAP, M. Agozino a notamment souligné que le calvaire qu'endurent depuis des décennies les Sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf occupe une place centrale dans son ouvrage. L'auteur ajoute que si ces personnes, qui "sont prises pratiquement en otage" pouvaient jouir de la "liberté de mouvement, les camps de Tindouf seraient probablement restés vides", comme le reflète le grand nombre de hauts responsables du Polisario qui ont choisi de regagner le Maroc. M. Agozino a rappelé qu'au moment où le Maroc fait des propositions flexibles, le Polisario reste "absolument intransigeant et campe sur les mêmes positions des années 70". Il a par ailleurs signalé que son ouvrage vise à présenter au lecteur hispanophone la réalité d'un "conflit séparatiste" parce que la seule version qui circule en langue espagnole à ce sujet est celle qui propage les thèses favorables au Polisario, qui ne répondent pas à la réalité. Il était donc nécessaire, indique-t-il, de situer le conflit dans sa vraie dimension, expliquer les intérêts sous-jacents et les enjeux pour toute la région en termes d'instabilité, de sécurité et d'activités criminelles et terroristes. Pour l'académicien argentin, le conflit du Sahara persiste à cause du soutien que le Polisario obtient de l'Algérie et d'ONG européennes, qui croient appuyer ce qu'on leur présente comme peuple privé de son territoire. "Cependant, explique-t-il, la réalité est tout autre car, il s'agit d'un conflit séparatiste et d'un groupe ne disposant même pas d'identité, du fait que des gens des mêmes tribus vivent en harmonie au Maroc". "Il s'agit d'un problème d'ordre politique et d'intérêts hégémoniques où l'Algérie entretient un différend avec le Maroc à travers le Polisario", a dit M. Agozino, également membre du Comité scientifique international de la revue française Cahiers de la sécurité et titulaire de la chaire Maroc au centre des études africaines de l'université argentine John F. Kennedy.