La sous-secrétaire d'Etat italienne aux affaires étrangères, Mme Stefania Craxi, a salué, mercredi, les "progrès remarquables" réalisés par le Maroc sur la voie du développement de son secteur productif et de promotion des droits des citoyens. Le cas du Maroc est "emblématique" dans le monde arabe en ce sens qu'il a pu, en dépit des difficultés inhérentes à toute la région, franchir des pas énormes pour assurer son développement, en s'employant à moderniser son tissu productif et à promouvoir les droits civils et humains, a-t-elle affirmé lors d'une conférence à Rome sur le thème "le monde arabe face aux réformes : le Maroc un modèle ?". La responsable italienne a exalté, de manière particulière, les progrès accomplis en faveur de la femme marocaine, domaine où, a-t-elle souligné, le Maroc "se trouve à l'avant-garde" des pays arabes. Elle s'est également félicitée des liens de coopération étroits existant entre le Royaume et l'Union européenne (UE) et des importants projets communs mis en œuvre par les deux parties, rappelant le statut avancé dont bénéficie le Maroc et les privilèges qu'il lui confère. Mme Craxi, qui s'est réjouie de l'harmonie qui marque les relations maroco-européennes, a souligné la nécessité de faire de la Méditerranée une zone de paix et de coopération. La Méditerranée ne doit pas être une frontière, mais une passerelle entre les deux rives pour plus de partenariat entre les pays de la région, a insisté la responsable italienne en soulignant que le moment était venu de renforcer cette coopération à travers la réalisation de projets concrets générateurs de bienfaits pour toute la région. Elle a cité, à ce propos, le projet de Banque méditerranéenne et le plan de développement de l'énergie solaire avec l'implication du secteur privé, relevant que l'objectif escompté était de "transformer la Méditerranée en zone intégrée". "Le modèle marocain constitue la meilleure approche pour lutter contre les fractures", a estimé à cet égard Mme Craxi qui, au début de son intervention, avait brossé un tableau des différences et des disparités existant dans le monde arabe tant du point de vue développement et ressources que pour ce qui est des systèmes de gouvernance. La sous- secrétaire italienne aux affaires étrangères s'est appesantie notamment sur les problèmes de développement, de chômage et de santé que connait cette région, soulignant la nécessité d'aborder ces problèmes "avec un esprit innovant". "Les pays arabes doivent développer leurs institutions politiques, s'ouvrir davantage et consolider leur capacité d'action dans l'objectif de faire face à l'instabilité, à l'extrémisme, au terrorisme, aux conflits territoriaux, au trafic d'êtres humains et à la piraterie", a-t-elle affirmé, mettant en garde contre la menace que tous ces fléaux sont de nature à représenter pour leur intégration. Pour elle, il est impératif de faire le choix de la bonne gouvernance et de renforcer l'action de la société civile pour dépasser ce cap et parvenir à bâtir une zone de paix et de prospérité. Quelque 150 personnalités marocaines et italiennes et représentants d'organismes internationaux participent à cette conférence d'une journée, organisée par l'Institut italien pour l'Asie et la Méditerranée (ISIAMED). Les travaux de la conférence se déclinent en trois tables-rondes, qui se penchent respectivement sur "les chantiers des réformes", "les défis du développement humain" et "le projet marocain de société". Au nombre des personnalités marocaines participant à cette conférence, figurent MM. Hassan Abouyoub, ambassadeur du Maroc en Italie, Nabil Benabdellah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS) et Fathallah Oualaalou, maire de Rabat, et Sidi Saleh Daha, directeur de la coopération internationale et des affaires économiques au sein de l'Agence de développement des provinces du sud. Leurs interventions s'articulent autour de thèmes se rapportant notamment à "l'approche marocaine des réformes dans le cadre de la globalisation" et à "la consolidation de la démocratie, la réforme de la justice et la société civile au service du développement humain". Les travaux se concentrent aussi sur plusieurs autres sujets tels "le développent humain au Maroc: la perspective européenne" et "géopolitique de la Méditerranée". Fondé en 1974, ISIAMED, dont le président Gian Guido Folloni prend part activement aux travaux de la conférence, Âœuvre en collaboration avec plusieurs institutions italiennes en vue de favoriser l'instauration d'un système de coopération actif et efficace avec des parties italiennes et étrangères. L'Institut met toute son expertise et son réseau de spécialistes dans divers domaines d'activités au service des parlementaires, des entreprises et de pays et régions tiers, notamment à travers l'organisation de séminaires, de visites politiques et de missions économiques.