Le Maire de Rabat, M. Fathallah Oualalou, a présenté, jeudi à Mexico, le deuxième rapport mondial des Cités et gouvernement locaux unis (CGLU) sur la décentralisation et la démocratie locale (GOLD II). M. Oualalou, qui préside la commission des finances locales et développement de CGLU, a affirmé, devant la plénière du Sommet mondial des dirigeants locaux et régionaux, que ce rapport est le fruit d'un effort collectif auquel ont contribué, pendant trois ans, des experts et des autorités locales de tous les pays du globe. Ce rapport se penche sur les différents aspects du financement des gouvernements locaux et analyse le partage des ressources entre les différents niveaux de l'Etat pour répondre à l'aspiration croissante des citoyens de ces collectivités à une meilleure qualité de vie. Il met en évidence que le rôle et le financement des collectivités locales, partout dans le monde, se sont développés de manière importante au cours des 25 dernières années, à telle enseigne que les gouvernements locaux contribuent à hauteur de 50 PC de l'investissement public dans la plupart des pays d'Europe, des Amériques du nord et Latine et d'Asie. Et d'expliquer que le partage des ressources entre les niveaux local et national pour assumer ces nouvelles responsabilités ''est souvent insatisfaisant'', en particulier dans les pays en développement. ''Il y a un hiatus entre les responsabilités et le partage des moyens, ce qui gêne la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment en Afrique subsaharienne et dans les pays les moins avancés d'Asie'', a insisté le Maire de Rabat. Cette brèche, a poursuivi M. Oualalou, est aggravée par la faible autonomie reconnue aux autorités locales dans la gestion de leurs ressources financières, provoquant ainsi une fragilisation de la démocratie locale. ''GOLD II'' met également en exergue l'impact de la crise économique et financière de 2008 sur les politiques de décentralisation. ''Dans beaucoup de régions, a souligné M. Oualalou, les progrès de la décentralisation ont été freinés par la crise et les politiques de restrictions budgétaires ont sérieusement affecté la viabilité des gouvernements locaux''. Au-delà des effets immédiats de la crise financière globale, le rapport relève aussi d'autres problèmes structurels qui touchent les gouvernements locaux : l'accélération de l'urbanisation, les changements environnementaux et les grandes mutations démographiques. Pour relever ces défis, le rapport chiffre à 200 milliards de dollars l'investissement annuel dans les villes des pays en voie de développement, au cours des 25 prochaines années, afin de ''doter les plus démunis des services essentiels et réduire la pauvreté''. Toutefois, a ajouté M. Oualalou, tous ces défis sont autant d'opportunités pour ''réinventer le rôle des gouvernements locaux'' afin de s'attaquer aux problèmes locaux qui ont des conséquences aux niveaux national et mondial. ''Aujourd'hui, le local, le national et le mondial s'interfèrent fortement'', a souligné le Maire de Rabat. Le rapport présenté par M. Oualalou fait enfin des recommandations pour avancer vers la réforme de la fiscalité locale, le renforcement de l'autonomie et de la capacité de gestion des gouvernements locaux. Le responsable marocain a, enfin, souligné que ''GOLD II'' est un outil important pour mieux défendre la position des villes et des régions dans la répartition des richesses nationales et des financements internationaux. Mercredi, M. Oualalou avait été reconduit à la présidence de la Commission des finances locales et développement de CGLU pour un mandat de trois ans (2010-2013). Son rôle à la tête de cette commission a été fortement souligné, lors de la cérémonie d'ouverture du congrès, par le président sortant de CGLU et Maire de Paris, Bertrand Delanoe.