L'Algérie et le polisario ont obstinément opté pour une stratégie de diversion concernant le processus de négociations sur le Sahara, a affirmé, lundi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Taib Fassi Fihri. "Les autres parties, l'Algérie et le polisario, ont adopté une stratégie de diversion en faisant valoir tantôt les questions de droits de l'homme, tantôt l'exploitation des richesses naturelles des provinces du Sahara, dans le but d'éviter de véritables négociations", a souligné M. Fassi Fihri, lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre de l'Intérieur, M. Taieb Cherqaoui, consacrée aux derniers développements de la question de l'intégrité territoriale du Royaume. Les derniers événements de Lâayoune constituent, à cet égard, une escalade dans cette stratégie, l'objectif étant de torpiller "la véritable négociation" à laquelle appelle l'ONU, qui insiste sur des pourparlers "substantiels" et qui interpelle les parties à "intégrer une vision plus réaliste", a déploré le ministre, rappelant que le Conseil de sécurité n'a eu de cesse d'appeler, depuis 2004 "à la recherche d'une solution politique négociée, mutuellement agréée", à la faveur de la dynamique déclenchée par l'initiative marocaine d'autonomie. L'affaire du campement de Gdem Izik a démontré "l'acharnement de l'autre partie dans une tentative d'empoisonner le climat de la négociation", a assuré le ministre, qui a mis l'accent sur le caractère pacifique de l'intervention des forces de l'ordre qui ont utilisé des moyens conventionnels lors de l'opération de démantèlement du camp, contrairement aux allégations et mensonges véhiculés par certains médias étrangers. Tout en faisant un parallèle entre les méthodes de violence utilisées par les bandes criminelles qui se sont retranchées dans le camp et celles de plus en plus répandues dans la région sahélo-sahélienne, M. Fassi Fihri a affirmé que l'intervention était devenue "inévitable" vue la tournure prise par la situation dans le campement où les citoyens étaient pris en otages par des éléments appartenant à des réseaux de trafic en tous genres, notamment des repris de justice et des personnes servant un agenda politique étranger, allusion faite aux pro-séparatistes. Le Maroc est "un Etat souverain" et agit en conséquence, a, d'autre part, souligné le ministre, en réponse à une question sur de prétendues explications demandées par l'Espagne au sujet de ces événements, notant que la diplomatie marocaine a été en contact permanent avec les chancelleries étrangères qu'elle a tenues informées de l'évolution de la situation, depuis le premier jour du déclenchement de cette affaire. C'est cette même logique qui préside aux mesures prises vis-à-vis de certains députés et journalistes qui affichent leur parti-pris en faveur de la thèse séparatiste, a poursuivi le ministre, faisant remarquer qu'aucun pays au monde ne tolèrerait que quiconque viendrait "jeter de l'huile sur le feu" en s'immisçant dans ses affaires intérieures. Revenant sur les derniers pourparlers informels de Manhasset, près de New York, le ministre a indiqué que la délégation marocaine "a pu convaincre Christopher Ross (envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU) de la nécessité d'imprimer une nouvelle dynamique et d'accélérer le rythme du processus de négociation". C'est dans ce contexte, a-t-il dit, que "nous allons continuer les négociations", tout en précisant que le Maroc a démontré à Manhasset que le Royaume "n'était en aucun cas responsable de l'interruption du programme d'échange de visites familiales" entre les provinces du sud et les camps de Tindouf. En dépit de ces développements, a par ailleurs affirmé le ministre, le Maroc reste attaché "à la normalisation de ses relations avec l'Algérie, à l'ouverture d'un dialogue sérieux avec ce pays et à l'établissement d'une coopération fructueuse, sur la voie du raffermissement des relations bilatérales et de l'édification maghrébine".