Les Lions de l'Atlas, qui affronteront la sélection tanzanienne samedi à Dar Es Salam pour le compte de la 2è journée des éliminatoires de la CAN-2012 de football (groupe D), auront plusieurs chats à fouetter. Par Ali Refouh Au-delà d'un parcours éliminatoire à sauver après un début en deçà des espérances, ils auront à mettre fin à une longue traversée du désert qui perdure depuis la CAN-2008 au Ghana et, par la même, redorer leur blason après une série de déceptions. Pour arriver à cette fin, l'entraineur adjoint Dominique Cuperly, qui assure l'intérim en attendant la "libération" du Belge Eric Gerets de ses engagements avec le club saoudien d'Al Hilal, aura la difficile mission d'établir l'équilibre entre les différentes lignes de manière à créer un team homogène capable de surmonter les principaux maux dont souffre l'équipe, à savoir une attaque incapable de trouver la solution devant les cages et de concrétiser et une défense fébrile, dont les moments de flottement ont été souvent fatales. Quoi qu'il en soit, l'enjeu reste de taille et toutes les composantes de l'équipe nationale en sont conscientes. Le match contre la Tanzanie "sera déterminant et nous l'aborderons avec une très grande vigilance", avait affirmé Cuperly, assurant que les joueurs marocains "sont en forme et prêts à tout faire pour gagner". L'EQUATION DIFFICILE: CONSTRUIRE UN GROUPE QUI SAIT GAGNER Mettre fin à la stérilité de la ligne offensive, qui regorge pourtant de joueurs talentueux faisant le bonheur de leurs clubs au plus haut niveau en Europe, et construire une défense rassurante, capable de protéger la base arrière du groupe et le pousser vers l'avant sont les défis à relever. La solution passe forcément par un milieu de terrain solide qui arrive à concilier entre sa mission de soutien offensif et ses obligations défensives. Pour cela, Cuperly devra notamment profiter du retour de blessure de Houcine Kharja. Le sociétaire du club italien de Genoa, qui appartient à la vieille garde, est appelé, plus que les autres joueurs, à assumer le rôle de catalyseur de l'équipe, qui pâtit de l'absence d'un vrai leader. Dans le compartiment défensif, composé pour l'essentiel de joueurs du championnat national, Cuperly a fait appel à Ahmed Kantari (Stade brestois/Fra), un autre revenant qui retrouve le maillot national après une longue absence, alors qu'en attaque, la convocation du virevoltant Youssef Kaddioui (AS FAR) confirme le besoin urgent d'un ailier capable d'alimenter en balles décisives les Mounir Hamdaoui (Ajax Amsterdam), Marouane Chamakh (Arsenal) et Youssef Hadji (Nancy). En revanche, il sera privé des services de l'attaquant Nabil El Zhar (Salonika) souffrant d'une douleur aux ischions et du défenseur Jdidi Adil Karrouchy, forfait pour lésion musculaire à la cuisse. Abstraction faite des rapports de force en présence, les marocains devront puiser dans leurs ressources et faire preuve d'ingéniosité afin de retrouver la confiance d'un public sceptique. LA TANZANIE, UN PETIT POUCET QUI N'A RIEN A PERDRE Les nationaux auront à affronter un "petit poucet" du football africain (111è au classement FIFA), qui n'a rien à perdre et qui abordera cette rencontre le moral au beau fixe, surtout après son précieux nul (1-1) en déplacement à Blida devant la sélection algérienne. En prévision de ce match, l'entraîneur danois Jan Poulsen a procédé à plusieurs changemets ne conservant que 17 des 23 joueurs ayant effectué le voyage de Blida. L'équipe sera ainsi privée des services du buteur en Algérie Abdi Kassim, blessé, d'Athumani Idd et Abdulhalim Humoud, des joueurs du milieu de terrain, et du défenseur central Kelvin Yondan. Le gardien Mohamed Said Majimaji, les défenseurs Haruna Shamte et Salmin Kiss ainsi que Salum Machaku (milieu de terrain) feront partie du groupe des nouveaux venus avec Mohamed Banka, dont les deux dernières saisons sous le maillot du Simba local semblent avoir largement plaidé en faveur de son retour. L'équipe nationale devra donc s'attendre à une tactique réaliste de ses adversaires qui, loin de perdre la tête après leur performance en Algérie, semblent s'apprêter à jauger les capacités offensives des Lions de l'Atlas, tout en guettant l'opportunité de faire mouche. D'ailleurs, Poulsen l'a déclaré haut et fort, en pleine euphorie ayant suivi le match de Blida. "Nous devons garder les pieds sur terre. Il s'agissait d'un premier match et les éliminatoires ne font que commencer. Nous avons encore beaucoup de pain sur la planche".