M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud symbolise la résistance à l'arbitraire et aux violations des droits de l'homme dans les camps de Tindouf, a souligné, mercredi, devant le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève, M. Omar Hilale. Attirant l'attention du Comité Exécutif du HCR, qui tient sa 61ème session, sur cette arrestation, le diplomate marocain a fait savoir que M. Mustapha Salma n'a commis aucun crime ni délit, sinon d'avoir exprimé courageusement son opinion sur l'initiative marocaine d'autonomie et déclaré publiquement sa décision de la défendre dans les camps de Tindouf. C'est pourquoi, a-t-il ajouté, les ONG internationales, telles que HRW, Amnesty internationaI et la FIDH ont exprimé leur profonde inquiétude et appelé à sa libération immédiate et inconditionnelle. Après avoir rappelé que M. Ould Sidi Mouloud avait été arrêté dés son entrée sur le territoire algérien, sur sa route vers les camps de Tindouf, M. Hilale, a indiqué que selon les informations parvenues à sa famille, M. Ould Sidi Mouloud est soumis à la torture de la part d'éléments du polisario, sous la supervision d'officiers algériens, qui ont ordonné sa détention dans une prison mobile afin d'éviter que le lieu de sa détention ne soit connu de sa famille ou de sa tribu. M. Ould Sidi Mouloud est un prisonnier de conscience et un militant des droits de l'homme qui veut défendre ses opinions auprès des siens, dans les camps de Tindouf et il a préféré le devoir de la conscience aux lauriers du pouvoir avec le Polisario et le confort matériel que lui prodigue généreusement l'Algérie, a souligné l'ambassadeur marocain. Il a affirmé que l'Algérie, en tant que pays d'asile, assume pleinement et entièrement, la responsabilité de son arrestation et de sa détention au secret, et ce en vertu de la Convention de Genève de 1951 sur le Statut des Réfugiés. En accusant M. Ould Sidi Mouloud de trahison, a-t-il dénoncé, l'Algérie et son Polisario recourent malheureusement au tristement célèbre stratagème des systèmes communistes durant la guerre froide, qui accusaient de trahison toute personne qui exprimait une opinion différente de celle du parti unique. Bien plus, a-t-il poursuivi, cette arrestation dévoile au grand jour la duplicité de l'Algérie, qui clame sur la scène internationale défendre le droit à l'autodétermination mais à Tindouf elle bafoue et viole le droit à la liberté d'expression et de mouvement. Le diplomate marocain a lancé un appel à la conscience universelle pour exiger de l'Algérie la libération immédiate de Mustapha Salma, son retour inconditionnel auprès de sa famille dans les camps et garantir la jouissance pleine et entière de ses droits à la liberté d'expression et au mouvement, soulignant que toute autre solution qui viserait à le démobiliser de son combat pacifique pour la liberté sera synonyme de violation de ses droits légitimes et partant sera inacceptable pour le Maroc. M. Mustapha Salma, a-t-il fait remarquer, est un militant des droits de l'homme des camps de Tindouf, qui a fait le choix de s'autodéterminer, non selon la recette intéressée de l'Algérie, mais par le courage de sa pensée et la force de ses convictions, ajoutant que son acte est un cri pour la liberté, non pour lui-même, autrement il serait resté au Maroc, mais pour tous ceux qui vivent dans la séquestration des camps de Tindouf, depuis plus de trois décennies. M. Hilale a attiré également l'attention du Comité exécutif du HCR sur le blocage de la reprise, dans le cadre des Mesures de Confiance, des visites familiales, entre les populations séquestrées dans les camps de Tindouf et leurs familles au Sahara marocain, qui constitue, avec l'arrestation de Ould Salma, a-t-il observé, deux développements gravissimes qui remettent profondément en cause le mandat du HCR et ses efforts de protection des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, en Algérie. Il a rappelé à cet égard que l'Algérie et le polisario ont bloqué la reprise du programme des visites familiales entre les populations des camps de Tindouf et leurs proches au Sahara marocain, décidée par le HCR, le 17 septembre dernier, ajoutant que la vingtaine de bénéficiaires en provenance de la ville de Smara, n'ont pas été autorisés à débarquer de l'avion qui les a transportés du Sahara à Tindouf. Cette volte-face de la dernière minute, a suscité la " grande déception " du HCR, qui avant de décider cette reprise, a bien coordonné avec toutes les parties et obtenu leur accord pour reprendre l'échange des visites à partir du 17 septembre, a fait remarquer M. Hilale. Après avoir signalé que ce blocage est d'autant plus condamnable qu'il constitue une violation de la résolution 1920 (30 avril 2010) du Conseil de Sécurité des Nations Unies appelant toutes les parties pour la reprise rapide de cette opération, l'ambassadeur marocain a ajouté que l'Algérie et le polisario ont opté, dès le début, pour le blocage et la politisation et contre toute démarche de confiance, pour favoriser la dynamique des négociations actuelles. Pour l'Algérie l'effondrement des mesures de confiance provoquera inéluctablement l'effondrement des négociations politiques et, par ricochet, celui de leur facteur déclencheur, l'initiative marocaine d'autonomie, et il n'est pas fortuit que ses agissements, par polisario interposé, récurrents et prennent de l'ampleur à la veille des échéances onusiennes sur le Sahara marocain, a-t-il conclu. Il a réitéré à cette occasion, l'appel du Maroc au HCR et aux pays donateurs pour intervenir auprès des autres parties afin de préserver le caractère humanitaire des Mesures de confiance, de les prévenir contre toute instrumentalisation et de garantir la reprise immédiate des visites familiales. Ces visites, a-t-il dit, sont porteuses d'un souffle de liberté pour les population des camps qui demandent aux pays donateurs et au HCR de ne pas les abandonner à la désespérance à laquelle les condamne l'agenda politique de l'Algérie, par son Polisario interposé.