L'ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève, M. Omar Hilale, a effectué des démarches auprès du Haut Commissariat aux Droits de l'Homme et du Haut Commissariat pour les Réfugiés pour demander leur intervention diligente pour la libération immédiate de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud. Ainsi, le diplomate marocain a été reçu par Mme Navanethem Pillay, Haut Commissaire aux Droits de l'Homme. Durant cet entretien, M. Hilale a informé Mme Pillay que M. Mustapha Salma a été arrêté, lors de son entrée sur le territoire algérien, sur sa route vers les camps de Tindouf, qualifiant cette arrestation de violation flagrante de ses droits élémentaires à la liberté d'expression et à la liberté de mouvement. Il a ajouté que le Maroc tient l'Algérie pour responsable de cet enlèvement opéré sur son territoire et de la détention arbitraire et clandestine de M. Mustapha Salma. A cet égard, M. Hilale a fait part à Mme Pillay des vives préoccupations du Maroc au sujet d'informations en provenance des camps, selon lesquelles M. Mustapha Salma aurait été torturé. M. Hilale a indiqué à Mme la Haut Commissaire que M. Mustapha Salma n'a commis aucun crime ni délit, sinon d'avoir exprimé courageusement son opinion sur l'Initiative marocaine d'autonomie et sa volonté de la défendre auprès des siens dans les camps, un droit que lui garantissent tous les instruments internationaux des droits de l'Homme, particulièrement la Charte internationale des droits de l'Homme, dont la Haut Commissaire est la garante. Enfin, l'ambassadeur marocain lui a déclaré que le Haut Commissariat se doit, conformément à son mandat, d'exiger la libération de M. Mustapha Salma, en tant que personne humaine, nonobstant les affabulations algériennes sur son lieu de détention secret. D'où l'urgence pour cette instance onusienne en charge des droits de l'Homme de tout mettre en oeuvre pour obtenir sa libération et lui garantir la jouissance pleine et entière de tous ses droits, y compris ceux à la liberté d'expression et à la liberté de mouvement. M. Hilale s'est également entretenu de la cause de M. Mustapha Salma, avec M. Antonio Guterres, Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés. Après l'avoir briefé sur les conditions d'arrestation et de disparition de ce militant en territoire algérien, il a demandé l'intervention urgente du HCR, pour obtenir sa libération, insistant sur l'obligation statutaire du Haut Commissariat d'assurer la protection des populations séquestrées des camps de Tindouf, tant collectivement qu'individuellement. M. Hilale a rappelé au Haut Commissaire que M. Mustapha Salma relève du mandat du HCR depuis son arrivée dans les camps, suite à son enlèvement avec sa famille en 1979, ajoutant que M. Mustapha Salma a été arrêté, en territoire algérien alors qu'il retournait aux camps de Tindouf, au seul motif d'avoir exprimé son opinion favorable à l'initiative d'autonomie marocaine. Le diplomate marocain a tenu à préciser au Haut Commissaire que, conformément au droit international des réfugiés, particulièrement la Convention de Genève de 1951 sur le Statut des Réfugiés, l'Algérie, en tant que pays d'asile, assume pleinement et entièrement, la responsabilité de l'arrestation et de la détention au secret de M. Mustapha Salma. Pour leur part, les deux Hauts Commissaires ont affirmé à l'ambassadeur du Maroc qu'ils étaient préoccupés par l'arrestation de M. Mustapha Salma, qu'ils suivent cette affaire de près, et qu'ils oeuvreront chacun dans le cadre de son mandat pour sa libération immédiate.