La Charte nationale de l'environnement et du développement durable est un "grand projet sociétal” qui incarne la priorité à accorder à la préservation de la biodiversité et au développement durable, a affirmé le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Taib Fassi Fihri. "Conscient de l'ampleur et de la gravité de la dégradation de sa biodiversité et déterminé à relever le défi de la protection de son environnement, le Maroc a élaboré en 2009, conformément aux Hautes Directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le projet de la Charte nationale de l'environnement et du développement durable", a souligné M. Fassi Fihri, dans son intervention devant la réunion de haut niveau à New York sur la Biodiversité. Le ministre a noté que ce "grand projet sociétal a déjà fait l'objet de larges consultations menées, tant au niveau régional, à travers tout le territoire national, qu'au niveau des experts, chercheurs et des ONG". "Cette Charte illustre la priorité que tout un chacun doit accorder à la préservation de la biodiversité et au développement durable”, a-t-il fait observer, lors de cette réunion, tenue en marge du Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). De par sa situation géographique stratégique, le Maroc dispose de la deuxième richesse en matière de biodiversité dans le pourtour méditerranéen, a-t-il fait remarquer. Le souci de préserver cette richesse remonte à 1917 avec l'élaboration d'un texte législatif sur la conservation et l'exploitation des forêts, a-t-il rappelé, soulignant que plusieurs textes législatifs ont été adoptés par la suite dans le domaine de la préservation de l'environnement et de la diversité biologique. Ces textes ont été adoptés "conformément aux engagements internationaux du Maroc qui fut l'un des premiers pays ayant adhéré aux trois conventions de Rio, en 1992”, a-t-il signalé. En effet, a-t-il dit, dès 1992, le gouvernement a pris plusieurs dispositions d'ordre juridique, financier et institutionnel, telles la création d'un secrétariat d'Etat à l'Environnement, d'un Conseil national de l'environnement, d'un Comité national pour la biodiversité et d'un Centre d'échange d'informations sur la biodiversité. De même, une nouvelle stratégie a été élaborée, reposant sur une approche intégrée du développement qui définit les grandes orientations du gouvernement pour mener de front la protection de l'environnement, les besoins du développement et l'atténuation des impacts destructeurs des changements climatiques, auxquels le pays est constamment confrontés, a souligné M. Fassi Fihri. Il a, en outre, indiqué que s'agissant "plus spécifiquement de la gestion des écosystèmes agricoles”, le Royaume, en tant que pays à vocation agricole, a opté pour une nouvelle stratégie agricole baptisée +Plan Maroc Vert+". Cette stratégie a pour ambition, a-t-il expliqué, de garantir les besoins économiques de la population et de respecter les impératifs de la biodiversité, en introduisant des modes nouveaux et des techniques appropriées d'irrigation, d'encadrement des agriculteurs, de rationalisation de la gestion des ressources hydriques et halieutiques. Dans ce sens, il a cité l'ambitieux programme des énergies renouvelables dans lequel le Maroc s'est lancé et qui lui "permettra de porter à 43 pc, en 2020, sa part des énergies renouvelables dans la production d'électricité contre 10 pc actuellement". Ce programme permettra également d'"éviter annuellement 9 millions de tonnes de dioxyde de carbone”, a-t-il précisé.