Rendez-vous culturel devenu incontournable, "la Nuit des Galeries" soufflera vendredi sa 5-ème bougie avec, à la clé, une large gamme de nouveautés qui devra sans doute ravir les mordus d'arts plastiques. Par: Ali Hassan Eddehbi Exit la petite balade entre quelques galeries de Rabat, car cette année l'événement sort le grand jeu en se déployant dans plus de soixante-dix lieux d'exposition (Galeries et centres culturels) répartis sur 15 grandes villes. Pour l'occasion, le ministère de la Culture a édité un catalogue de près de 80 pages qui sera d'un grand secours pour éviter l'embarras du choix. Peinture, photographie, arts de la rueil y en a de tout et pour tous les goûts. Qu'il s'agisse de grosses pointures ou de débutants en quête de confirmation, les artistes exposants ont en commun une créativité débordante et, surtout, une envie de partager leurs univers respectifs avec les visiteurs de tous horizons. Cette édition relookée se veut également l'occasion de découvrir les œuvres d'artistes étrangers. C'est le cas du Centre russe de la science et de la culture qui propose de faire découvrir quelques uns de ses plasticiens les plus confirmés, à savoir Valery Boussyguine, Bourmakine Eugène et Irina Plekhanova. A son tour, le peintre mexicain Frida Kahlo investira l'Espace culturel ''Mexico'' avec les six thèmes de sa propre vie dans une perspective générale de son parcours plastique. L'ambassade de la République de Croatie fait de même et propose au public marocain de découvrir les célèbres phares du pays via l'objectif de quelques uns des meilleurs photographes croates. D'autre part, "La Fondation Crédit Agricole du Maroc pour les Arts et le Patrimoine Rural", à travers un concept unique d'exposition muséale, offre à l'occasion de cette nuit, l'opportunité au grand public de plonger dans la féerie des oasis et du désert marocain. Une exposition aux portes du désert en plein coeur de Rabat, à ne pas manquer. Et comme pour rafraîchir la mémoire des admirateurs de la peinture marocaine, l'espace d'exposition de la CDG a choisi de dévoiler sa collection privée de tableaux. +La féminité à l'honneur+ Un peu loin de la capitale, l'espace Forum de la culture (Ex Cathédrale du Sacré-Coeur) à Casablanca tente de sortir du lot en proposant une exposition "à la gloire de la femme". De tout temps, la femme a été une muse qui inspire les talents et régénère la créativité des artistes. Fascination mystique, rêve, douceur, ou mélancolie, à chaque artiste d'exprimer, à sa manière, son éloge de féminité. C'est pour cette raison que les organisateurs ont choisi dix artistes du Maroc qui ont travaillé sur le thème de la femme, et qui partageront le 24 septembre ce qui a marqué leur oeil et touché leur coeur. Parmi les participants ont cite Abdellah El Hariri, Abderrahmane Ouardane, Said Housbane, Nadia Ouriachi ou encore Ahlam Lemseffer. +Nostalgie+ Pour ne rien laisser de côté, l'art de la photographie sera également de la partie durant la nuit du 24 septembre. Les nostalgiques du Maroc d'une certaine époque n'auront qu'à visiter les espaces de la célèbre " Venise Cadre" à Casablanca, la plus ancienne galerie du Maroc fondée en 1946. Selon les organisateurs, il s'agira de montrer la plus grande collection de photographies sur le Maroc, riche de près de 3000 clichés et couvrant les années 1860 à 1955, uniquement constituée d'œuvres originales: Tirage albuminés pour le XIXe siècle et tirage argentiques pour le XXeàun voyage dans le temps et l'espace. Cet ensemble photographique rare et unique couvre cent ans d'un regard occidental fasciné par le Maroc. Les photographes représentés dans la collection sont Français, Anglais, Ecossais et Espagnols, entourés de quelques anonymes. +Démocratiser les arts, ultime finalité. En dehors de l'axe Rabat-Casa ce sont les villes de Marrakech, Oujda, Agadir, Kénitra, Tétouan, Tanger, El Jadida, Settat, Khouribga, Fès, Mohammedia et Chefchaouen qui abriteront d'autres expositions, avec d'autres artistes. Ce parcours artistique nocturne permettra donc aux différentes institutions culturelles participantes de se connaître mutuellement, d'échanger leurs expériences et d'esquisser les grandes lignes d'une coopération future, soulignent dans un communiqué les organisateurs. Rien de mieux, finalement, pour vulgariser les arts plastiques en donnant un maximum d'espace d'expression aux artistes, souvent en mal de contact avec le public.