Le président français Nicolas Sarkozy a déploré, jeudi à Paris, la faiblesse du dollar face à l'euro, soulignant la nécessité de mettre en place un système "multimonétaire" mondial. "Le désordre monétaire est devenu inacceptable", a affirmé M. Sarkozy à l'ouverture de la deuxième édition d'un colloque international sous le thème "Nouveau monde, nouveau capitalisme" organisé par le ministre français de l'immigration, Eric Besson, avec la participation du Maroc. "Le Monde est devenu multipolaire, le système monétaire doit être multi-monétaire", a-t-il souligné, arguant que Bretton-Woods est un système qui date de 1945, "dans un monde où il y avait une économie, celle des Etats Unis, une monnaie: le dollar". Aujourd'hui ce n'est pas le cas, a-t-il ajouté. "Il ne peut y avoir d'ordre financier, économique, social, sans que soit mis un terme au désordre des monnaies", a assuré le chef de l'Etat français, soulignant que "le désordre financier, qui constitue toujours une menace latente tant les habitudes de comportement et de pensée ont la vie dure, pourrait être considérablement réduit par la taxation de la spéculation". Il a, cet égard, annoncé que la lutte contre "le désordre monétaire, est un grand chantier que la France ouvrira lorsqu'elle présidera le G8 et le G20 en 2011". Le colloque "Nouveau monde, nouveau capitalisme: Régulation, gouvernance, progrès" se tient alors que "l'espoir d'une sortie de crise et d'un retour progressif à un cycle de croissance s'installe, même si plusieurs experts pointent les faiblesses structurelles de l'économie mondiale, voire, pour les plus pessimistes d'entre eux, les risques d'une nouvelle crise", indiquent les initiateurs. Initiée à la suite du G20 de Washington de novembre 2008, cette rencontre est une plateforme de réflexion confrontant les acteurs de l'économie et des finances des cinq continents, pour faire des propositions de réforme du système économique, financier et politique mondial. La séance d'ouverture a vu la participation du ministre français de l'immigration, du Premier ministre portugais, José Socratès, en présence de plusieurs ministres et personnalités, dont les Prix Nobel d'Economie Amartya Sen (1998) et Joseph Stiglitz (2001), ainsi que de l'ambassadeur du Maroc à Paris, M. El Mostafa Sahel.