Le palmier dattier, cet arbre source de vie pour une bonne partie des populations des oasis et magnifique bouclier face au désert, Abdeljalil (70 ans), ne finit pas d'en prôner les bienfaits, notamment la palmeraie de Figuig "qui a vécu, jadis, son âge d'or". Par Abdallah Chahboun et Omar Saïdi Figuig- Le palmier dattier, cet arbre source de vie pour une bonne partie des populations des oasis et magnifique bouclier face au désert, Abdeljalil (70 ans), ne finit pas d'en prôner les bienfaits, notamment la palmeraie de Figuig "qui a vécu, jadis, son âge d'or". Jetant un regard attentif aux pieds de palmiers qu'il a plantés il y a quelques jours, ce septuagénaire déplore la régression constante des superficies phoenicicoles sous le poids des aléas climatiques mais aussi, dit-il, à cause du désintérêt des hommes et du manque de moyens. Bien que laconiques, les épanchements de Abdeljalil lèvent le voile sur l'essentiel des doléances des agriculteurs de cette région semi-aride où la filière palmier demeure vitale pour la subsistance des habitants des oasis comme pour la préservation de l'écosystème. C'est justement aux préoccupations dont fait part cet agriculteur figuigui que viennent répondre les projets de développement de la filière dattière, de lutte contre la désertification et de promotion de la formation dans les métiers liés à la phoeniciculture dans les oasis de la province de Figuig, projets qui ont été présentés mercredi à SM le Roi Mohammed VI. Mobilisant des fonds de 452 millions de DH (MDH) et profitant à des milliers d'agriculteurs, ces projets d'envergure ont pour priorité la modernisation des systèmes d'irrigation par l'introduction de nouvelles techniques (système goutte-à-goutte), le renouvellement et la réhabilitation des espaces oasiens. Dans ce contexte, une attention toute particulière sera accordée à l'encadrement des agriculteurs ainsi qu'au développement des techniques de conditionnement et des capacités de production et de commercialisation de la récolte de dattes. Sauvegarde du patrimoine culturel et civilisationnel des écosystèmes oasiens L'ambition, entre autres, est de porter le nombre de palmiers dattiers à 223.200 à l'horizon 2020 contre 189.000 palmiers actuellement et la production à 6.696 tonnes contre 2.041 tonnes. A terme, la valeur totale de la production de dattes au niveau de la province se situera à plus de 112 MDH (24,5 MDH actuellement). Dans un souci de renouveler le patrimoine de palmiers dattiers et de faire de cette filière une activité économique à part entière, l'action des départements et services concernés se focalise sur l'impulsion de la dynamique d'expansion urbaine, l'amélioration de la performance du réseau d'irrigation sur plusieurs milliers d'hectares et la promotion des activités génératrices des revenus. Entre le désir de hâter l'ancrage des espaces oasiens dans la modernité et celui de préserver leur rôle et mode de vie traditionnels, l'approche adoptée privilégie un certain équilibre favorable au développement humain durable et à la sauvegarde du patrimoine culturel et civilisationnel des écosystèmes oasiens. La concrétisation de cet objectif a été confiée à l'Agence nationale pour le développement des zones oasiennes, dont SM le Roi a décidé la création récemment. La protection, le renouvellement et la valorisation du patrimoine national de palmiers dattiers, pivot de l'écosystème oasien, telles sont les principales missions dévolues à cet organisme. L'Agence veillera dans ce sens à la rationalisation de la gestion des ressources en eau et la lutte contre la désertification et l'ensablement. Son action intègrera, d'autre part, l'anticipation des risques et impacts des changements climatiques et la promotion de la recherche scientifique relative à cet écosystème. Pour y parvenir, elle s'emploiera à la mise en place des conditions favorables au développement humain ainsi qu'à la création d'activités nouvelles compatibles avec ses missions fondamentales qui ne sont autres que la réhabilitation du palmier dattier et le développement des écosystèmes. Actuellement, les zones phoenicicoles couvrent à peine une superficie d'environ 44.000 ha correspondant à environ 4.430.000 palmiers, soit une densité moyenne de 100 pieds par hectare. Outre Figuig, les principales zones à vocation phoenicicole sont Errachidia, Ouarzazate, Zagora, Tata, Agadir, Tiznit, Guelmim, Tan-Tan, Laâyoune, Smara et Oued Eddahab.