Les huit immigrés subsahariens qui ont été acheminés par la garde civile espagnole et abandonnés, vendredi matin, dans un état critique au large des côtes marocaines au niveau de la commune rurale de Belyounech, ont affirmé, dans des déclarations à la MAP avoir été maltraités et insultés par les policiers espagnols. Un jeune camerounais âgé de 30 ans, a relaté qu'à peine arrivés sur la côte de Malaga à bord d'une embarcation, les huit clandestins ont été arrêtés par des éléments de la garde civile qui les ont ensuite placés à bord d'un bateau avant de les acheminer au large des côtes marocaines où ils les ont jeté à la mer avec leurs affaires. "Ils, nous ont menacé, torturé, et insulté (..)", a-t-il, affirmé. Son compagnon, un gabonais (18 ans), a raconté quant à lui que les autorités espagnoles leur ont pris toutes leurs affaires avant de les jeter en pleine mer. Il a exprimé sa gratitude aux autorités marocaines pour les avoir pris en charge. Selon des responsables de l'hôpital Hassan II de Fnideq, les huit subsahariens (quatre Camerounais, un Sénégalais, un Tchadien, un Ghanéen et un Gabonais) souffrent notamment d'hypothermie, de déshydratation et de traumatisme physique et psychique. Ils sont suivis de près par une équipe médicale qui s'est mobilisée pour la circonstance. Le Maroc, rappelle-t-on, a condamné vigoureusement cet acte. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération a qualifié d'"aberrante et inhumaine" cette situation, soulignant que le gouvernement du Royaume du Maroc, "prend note avec regret et étonnement de ce comportement inhumain, en totale contradiction avec le respect de la dignité humaine et les droits de l'homme, ainsi qu'avec les accords bilatéraux conclus entre les deux pays en matière de gestion des flux migratoires et qui reflète en réalité la propension raciste qui marque les interventions de la garde civile espagnole".