Le raid mauritanien contre Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) que la France a soutenu la semaine dernière au Mali, n'a débouché sur aucune détention, a souligné vendredi le ministère français des Affaires étrangères. "Aucune personne n'a été détenue à l'issue de l'opération mauritanienne du 22 juillet contre Aqmi à laquelle la France a apporté un soutien logistique et opérationnel", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, lors d'un point de presse. Une plainte a été déposée auprès du tribunal de première instance de Tombouctou contre les armées mauritanienne et française pour "enlèvement de deux civils maliens". La France justifie sa participation à ce raid anti-terroriste de l'armée mauritanienne, par le fait qu'il s'agissait d'une tentative de libérer le ressortissant français Michel Germaneau qu'Aqmi détenait dans le désert malien et menaçait de l'exécuter avant de passer à l'acte dimanche dernier. Le Français ne se trouvait pas dans le camp visé au Mali. L'échec de cette opération est attribué au manque d'échange d'informations entre le Mali et la Mauritanie. Selon le gouvernement mauritanien, l'opération avait pour seul objectif de prévenir une attaque d'Aqmi sur son territoire, programmée le 28 juillet. Confirmant lundi l'exécution du ressortissant français Michel Germaneau, le président français Nicolas Sarkozy a promis que ce crime "barbare et odieux" ne resterait pas impuni tout en réitérant la détermination de la France à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et à soutenir les pays "ayant le courage" de le combattre. Lors d'une visite en Mauritanie, au Mali et au Niger, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a souligné, "l'importance qui s'attache aux efforts entrepris collectivement par les états concernés en faveur d'une coopération régionale anti-terroriste". Michel Germaneau, 78 ans, a été enlevé le 19 avril dans le nord du Niger où il participait à une mission humanitaire. Aqmi, qui détenait le Français dans le désert malien, avait menacé de l'exécuter à compter de lundi si des militants de cette organisation prisonniers dans la région n'étaient pas libérés.