Un vibrant hommage a été rendu, vendredi après-midi à Essaouira, à l'artiste peintre défunte Sadya Bairou, à travers une exposition posthume "Traces et mémoires" montée à Borj Bab Marrakech. - De notre envoyée spéciale: Fadwa El Ghazi - Initiée dans le cadre du 13-ème festival Gnaoua et Musiques du monde, cette exposition, qui se poursuivra jusqu'au 25 juillet prochain, est une reconnaissance aux efforts et oeuvres de Feue Sadya Bairou, artiste peintre Souirie décédée le 13 avril dernier. Le vernissage de l'exposition, organisée par la délégation du ministère de la culture d'Essaouira, l'Association Essaouira-Mogador et A3 communication, a été marquée par la présence d'un parterre de personnalités, dont M. André Azoulay, conseiller de SM le Roi et président fondateur de l'Association Essaouira-Mogador. La défunte avait préparé de son vivant cette exposition individuelle mais le destin a fait qu'elle n'a pas assisté au fruit de son labour, a indiqué le délégué provincial du ministère de la culture, M. Abderahim El Bertai, ajoutant qu'elle a pris le soin de finir toutes les oeuvres jusqu'à la dernière retouche, les a signées et même conçu la maquette de son catalogue. Sadya Bairou était connue par son attachement à sa ville natale et son engagement et implication à la vie socioculturelle d'Essaouira, a-t-il relevé. Vivant en permanence entre deux mondes et deux cultures, Sadya a très vite compris les vertus de la diversité culturelle comme facteur de dialogue entre peuples et civilisations, a ajouté M. El Bertai. L'exposition regroupe plusieurs oeuvres avec des titres révélateurs de ses anciennes préoccupations : "Traces I", "Energie", "Element's", "Clair obscur", "Demeure I" ou encore "Sud I". "Les traces nous font remonter le temps et nous guident à traverser bien des espaces. Ils traduisent des aspects de notre vécu et de nos mémoires enfouies. Les traces font rêver", avait- elle écrit dans le catalogue de l'exposition. "Comme si pour elle, l'art n'était rien d'autres que d'être le témoin de la +grande durée+ qui traverse l'univers et dont chaque être humain est le réceptacle certes éphémère mais +absolu+", note dans le catalogue de l'exposition Pascal Amel, critique d'art et rédacteur en chef de la revue +Art absolument+. Native d'Essaouira, Sadya Bairou a fait des études à l'Ecole des Beaux arts de Mulhouse et à l'Ecole des Beaux arts de Tétouan. Elle a notamment fait des recherches approfondies sur le patrimoine visuel arabo-berbère et sur l'imagerie symbolique universelle mystique. Depuis son jeune âge, Sadya Bairou a vécu dans un va et vient entre les cultures, grâce à de longs voyages et résidences en France, en Italie, en Allemagne et en Chine. En 2004, elle avait fondé l'Association Akal de l'art et l'écologie, et en 2005, elle avait initié la caravane des arts et de l'environnement : un événement international, qui ambitionnait d'éduquer au respect de l'environnement et de la diversité par le biais de la pratique artistique. Sadya Bairou, qui a présenté ses oeuvres dans les quatre coins du monde notamment en Autriche, en Allemagne, en Lituanie, en Athènes, au Japon, en Tunisie, en Chine, s'est éteinte à l'âge de 47 ans.