L'entreprise de la presse écrite nationale et ses perspectives d'évolution, ont été au centre de la 14-ème journée d'étude organisée, jeudi à Casablanca, dans le cadre du dialogue national ''Médias et Société''. Cette presse fait face à nombre de défis, tel celui de l'essor de la presse électronique, la faiblesse des ventes et le recul du lectorat, devait faire remarquer en ouverture de cette rencontre M. Jamal Eddine Naji, coordinateur national de ce débat. L'entreprise de presse se trouve devant l'exigence d'être économiquement rentable sans délaisser pour autant sa mission de service public, éducative et d'information, a-t-il noté rappelant au passage que ce débat ouvert, en mars dernier, avec les professionnels, les institutionnels et la société civile allait être poursuivi, à partir du 26 juin, avec le grand public à travers le net. Ce dialogue est une étape importante de la vie de la presse nationale et a participé à dissiper certaines incompréhensions entre acteurs politiques et médias, devait relever pour sa part M. Abdelmouniim Dilami président du groupe Eco-Média qui a souligné que la liberté d'expression doit être garantie et la pérennité et la viabilité économique de l'entreprise de presse doit être assurée. Cette dernière passe par le renforcement des ressources financières en réservant à la presse écrite une marge appréciable du marché publicitaire, revendiquera Noureddine Miftah, directeur de publication de l'hebdomadaire Al Ayam. Un tel renforcement des finances des médias écrits est plus que nécessaire car le secteur reste productif sur le plan économique, financier et social devait renchérir, pour sa part M. Mohamed Hafid, responsable de publication du périodique ''Al Hayat Al Jadida'', plaidant pour l'encouragement de la lecture par une action collective de l'Etat et de la société. La promotion de la lecture doit être érigée en projet de société car le savoir est un projet structurant comme ceux des infrastructures, soutiendra de son côté Mme Bouteina Laraki, députée et membre de l'instance du dialogue national Médias et Société''. Se félicitant de l'instauration de ce débat, elle a appelé à la poursuite de l'action de sensibilisation des marocains sur la situation, le rôle et la mission des médias. La presse écrite doit bénéficier d'un soutien financier plus grand à travers de nouvelles exonérations fiscales, la participation étatique aux prestations sociales et à la formation, devait insister M. Khalil Idrissi Hachimi directeur de publication du quotidien ''Aujourd'hui le Maroc'' qui a également plaidé pour l'assainissement de la relation entre annonceurs, agences de publicité et supports médiatiques. L'avenir de la presse écrite ne peut pas être assuré sans que les rédactions et leurs hommes ne soient impliqués dans la gestion et la marche de l'entreprise ont soutenu nombre de journalistes qui ont également appelé à l'amélioration des conditions morales et matérielles des professionnels. La distribution doit être également soutenue pour que les publications puissent arriver et de manière continue dans tous les coins du pays, a plaidé M. Mohammed Berrada, DG de Sapress. L'ensemble des intervenants a soutenu l'importance de ce dialogue, qui a comptabilisé 21 rencontres avec responsables, professionnels et tissu associatif, 14 journées d'études. Ce débat ''doit être poursuivi'', ont dit certains car, soulignent d'autres, il a enclenché ''une réflexion globale et d'ensemble sur l'avenir de la presse'' et surtout, reconnait-on ailleurs, ''il a jeté un éclairage sur le la presse dans toutes ses déclinaisons et permis d'informer la société et en particulier les députés sur les réalités et les contraintes du monde des médias''.