Le Maroc a consenti des efforts considérables en matière de lutte contre la désertification, de conservation et de développement durable des ressources naturelles, ont souligné les participants à une rencontre organisée, jeudi à Oujda, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la désertification. Conscient de la gravité du phénomène de la désertification et ses répercussions tant socio-économiques qu'environnementales, le Maroc avait élaboré des programmes bien définis sur la base de données techniques et scientifiques, et conformément aux principes de la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, a indiqué le secrétaire général du Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD), M. Abderrahim Houmy, à l'ouverture de cette rencontre initiée sous le thème "Gérer durablement les espaces sylvo-pastoraux de l'Oriental, c'est participer à la conservation de la biodiversité". Les actions réalisées ont porté notamment sur la lutte contre l'érosion des sols dans le cadre du programme national d'aménagement des bassins versants (plus de 570.000 Ha aménagés jusqu'à présent), la construction d'une centaine de barrages permettant la mobilisation de plus de 16 milliards de m3, la lutte contre l'ensablement sur plus de 36.000 ha, la plantation de 638.000 hectares, en plus de l'aménagement et l'irrigation de quelque 1,5 millions d'hectares pour le développement de l'agriculture, a-t-il fait remarquer. Et M. Houmy d'ajouter que dans le but de renforcer ces interventions sectorielles et dans le cadre de la mise en oeuvre de la convention des Nations-unies, le Maroc a adopté depuis 2001 le Plan d'action national de lutte contre la désertification (PAN-LCD) pour faire face à ce phénomène complexe. L'option retenue par le PAN-LCD est de privilégier les mesures susceptibles de compléter les programmes sectoriels existants, de catalyser leur mise en oeuvre et de promouvoir une véritable dynamique de développement rural basée sur l'intégration, la territorialisation, le partenariat et l'approche participative, a-t-il expliqué. Le dit programme a permis, en plus de l'accélération du rythme des réalisations, d'atténuer les effets de l'érosion et d'envasement des barrages avec une moyenne de 180.000 m3 par an, la protection contre l'ensablement des principales ville côtières, de 35 agglomérations dans les régions du Sud, et 10.000 Ha d'oasis et 26 km de routes, a-t-il encore ajouté, notant l'implication des populations rurales dans la préservation des ressources naturelles et l'exploitation rationnelle des terres, outre la création d'une dynamique de développement local à travers notamment la valorisation des produits de terroir.
Le choix de la région de l'Oriental pour l'organisation de cette rencontre pour la commémoration de la Journée mondiale de lutte contre la désertification, célébrée cette année sous le signe "Régénérer les sols en un lieu, c'est régénérer la vie en tous lieux", se justifie par la richesse biodiversitaire de cette zone fragilisée par des pressions exercées sur son écosystème, y compris le sol, notamment les activités sylvopastorales accrues, a estimé M. Houmy. Cette rencontre a constitué d'ailleurs une occasion pour dresser le bilan des réalisations en matière de lutte contre la désertification au niveau de l'Oriental et de mettre en exergue les pratiques de gestion durable des terres à travers un système rénové basé sur une lecture superposée de l'ensemble des conventions des Nations unies relatives aux changements climatiques, à la biodiversité et à la lutte contre la désertification, pour gérer globalement ces zones et sauvegarder leur biodiversité. Les intervenants ont rappelé dans ce sens le lancement en 2009, dans le cadre de la mise en oeuvre du PAN-LCD, d'un projet visant la lutte contre la désertification et la pauvreté dans les Hauts plateaux de l'Oriental, relevant que ce projet a été élaboré en concertation avec des partenaires nationaux et internationaux et cofinancé à hauteur de 25 pc par le Fonds Mondial de l'Environnement (6 millions de dollars), sous forme de don. De même, et conformément à l'esprit de la Convention des Nations unies sur la Lutte Contre la désertification, le Haut commissariat a consacré, dans le cadre de son plan décennal (2005-2014) une enveloppe de 267 millions de dirhams pour la région de l'Oriental, ont-ils fait savoir. Ils ont par ailleurs souligné l'importance de la sensibilisation à la problématique de la désertification et aux besoins d'une lutte efficace et intégrée en vue d'infléchir la tendance de ce phénomène et d'en atténuer l'ampleur. Les exposés programmés dan le cadre de cette rencontre ont été axés sur "l'aménagement des bassins versants comme outil de gestion conservatoire des eaux et des sols : cas du bassin versant de l'Oued Za", "la stratégie de développement du secteur des plantes aromatiques et médicinales (PAM)", "les plans de développement des coopératives", "les approches et packages technologiques de lutte contre la désertification dans les hauts plateaux de l'Oriental", en plus de la présentation des plans d'aménagement et de gestion sylvo-pastorale des nappes alfatières de l'Oriental. Les participants à cette rencontre visiteront vendredi certains projets dans la province de Jerada. Il s'agit notamment du centre d'éducation à l'environnement (Infokiosque) de Chekhar, l'unité de distillation des plantes aromatiques et médicinales (coopérative de Beni Yâala), les périmètres de reboisement du rideau de Oujda-Bouarfa, et les ouvrages de conservation des eaux et des sols et de protection de la localité d'Ain Beni Mathar contre les inondations.