Des responsables et hommes des médias, réunis mardi à Tanger lors d'une table ronde, ont appelé au renforcement des structures de base et de proximité pour assurer une renaissance durable du football marocain. Au cours de cette rencontre, organisée par le Rotary Club de Tanger sous le thème "A l'heure du mondial 2010, quel constat pour le football marocain?", les intervenants ont été unanimes à considérer que les mauvaises performances du football national, qui sera absent pour la troisième fois consécutive du mondial, est le résultat d'une série d'erreurs stratégiques et du manque de volonté réelle pour mener les réformes nécessaires à l'essor de ce sport. M. Said Belkhayat, conseiller au cabinet du ministre de la Jeunesse et des sports, a indiqué que le football marocain traverse une période marquée par les échecs successifs de la sélection marocaine sur le plan continental et la faiblesse du championnat national. A cet égard, il a souligné que les clubs marocains sont les plus pauvres en moyens à l'échelle de l'Afrique du Nord, d'où la fuite des compétences et la faiblesse des résultats dans les différentes compétitions, estimant que le cadre juridique n'arrange en rien la situation, la loi de 1958 étant devenue obsolète face aux mutations que connait ce domaine sur les plans international et régional. Néanmoins, un vent de changement est entrain de remettre les choses en place, a affirmé M. Belkhayat, notant la nomination d'un nouveau ministre de la Jeunesse et des sports, porteur d'une stratégie réelle pour le développement du sport national, notamment au niveau des infrastructures de proximité, ainsi que le renouvellement des structures de la Fédération Royale marocaine de football, qui compte désormais à tous ses postes de jeunes cadres dynamiques, attelés à la mise en place de stratégies visant à réunir les conditions d'un renouveau du football marocain. Un effort est également mené sur le plan juridique avec l'adoption de deux projets de loi sur la violence dans les stades et la lutte anti-dopage, alors qu'un troisième texte sur les lois sportives est soumis actuellement au parlement, a-t-il ajouté. Pour sa part, M. Jalal Bouzrara, journaliste sportif à "Médi 1 Sat", a déploré la faiblesse du palmarès footballistique marocain, notamment au niveau continental, relevant qu'un seul titre de champion d'Afrique datant de 1976 ne traduit pas la position du Maroc en tant qu'un pays leader de ce sport en Afrique et la passion des Marocains pour cette discipline sportive. Pour sortir de cette situation, M. Bouzrara a suggéré de revenir aux structures de bases, notamment à travers le renforcement des écoles de formation au niveau des clubs et la création d'infrastructures des quartiers, à l'image des Centres sportifs de proximité (CSP) lancés par le ministère de la jeunesse et des sports. Par ailleurs, les participants à cette rencontre sont revenus sur les moments de gloire du football national, notamment le seul titre de champion d'Afrique et la participation honorable à la coupe du monde 1986. Le Maroc a été le premier pays africain à militer pour l'organisation de la Coupe du monde en présentant quatre candidatures, et a été un pays leader sur le continent dans les manifestations internationales, représentant dignement l'Afrique à des moments où le football africain n'était pas en mesure de rivaliser avec les grandes nations du football, a-t-on noté. Ils ont également salué la décision de maintenir le programme de construction de stades malgré l'échec des candidatures, soulignant que le développement du football au Maroc passe par la mise en place d'infrastructures sportives de haute qualité, en plus du développement d'une vraie politique de professionnalisme capable de rendre au pays sa place naturelle au rang des grandes nations du football africain.