"La régionalisation, la gouvernance territoriale et les perspectives du développement durable dans les pays maghrébins" est le thème d'un séminaire tenu samedi à Laâyoune à l'initiative de l'association Unité pour le soutien aux enjeux futurs dans les provinces du sud. A travers ce troisième séminaire, qui porte le nom du regretté Mohamed Abed Al Jabri, l'association vise à établir des passerelles de communication entre les composantes de la société civiles en vue de contribuer à l'élaboration du cadre institutionnel de l'unité magrébine et de faire connaître l'importance du système de régionalisation pour la consolidation de l'intégration maghrébine. S'expriment lors de cette rencontre, M. Mohamed Tajeddine El Houssaini, professeur à la Faculté de droit de Rabat, a souligné que la régionalisation élargie traduit une volonté réelle de modernisation et constitue un modèle pionnier pour le développement et un moyen efficace pour le transfert des mécanismes de prise de décision du sommet vers la base. M. El Houssaine, qui fait un exposé sur "la question du Sahara : de la régionalisation élargie à l'autonomie et problématique de l'intégration maghrébine", a évoqué la relation entre la régionalisation élargie, en tant qu'outil pour la consécration d'un nouveau système de décentralisation, et le statut d'autonomie proposé par le Maroc comme base de négociation afin de parvenir à une solution politique définitive au dossier du Sahara. Le système de régionalisation peut être un modèle à suivre non seulement pour les pays maghrébins mais aussi pour les pays en développement en général, a-t-il ajouté, mettant en relief le succès de l'expérience européenne en la matière. Il a insisté, à cet égard, sur l'utilité d'une réflexion approfondie sur les mécanismes d'intégration à travers la mise en place de liens de coopération entre les régions maghrébines, dans le but d'aboutir à un "tissu décentralisé maghrébin de nature à surmonter l'état de division et à offrir les meilleures solutions pour la réalisation du développement dans la région". Pour sa part, M. Ali Sedjari, professeur à la même faculté, a estimé que la régionalisation constitue l'unique solution pour mettre un terme à la bureaucratie administrative et à la centralisation politique prévalant dans les pays du Maghreb et contribuer à l'édification de sociétés démocratiques. M. Sedjari a ajouté que le système de régionalisation est susceptible d'ouvrir de nouvelles perspectives de coopération en vue de faire face à certaines problématiques, en l'occurrence le chômage et les déséquilibres entre villes et campagnes. "Les pays du Maghreb ne sauraient être une force compétitive ayant sa place et du poids à l'échelle internationale sans avoir des projets communs", a-t-il dit. D'autres intervenants ont mis l'accent sur la nécessité de renforcer l'intégration économique entre les pays maghrébins pour favoriser l'unité entre ces pays et répondre aux attentes des peuples de la région en matière de développement durable.