Le 3ème forum de Fès sur l'Union pour la Méditerranée (UPM) a appelé, mercredi, à promouvoir les échanges entre les pays de la région en matière de culture et d'éducation en tant que piliers pour la réussite du projet de l'UPM . Au cours de la séance d'ouverture de cette édition, organisée sous le thème "l'UPM face aux enjeux et défis de l'éducation et la culture", les intervenants ont été unanimes à souligner la nécessité de renforcer les relations entre les deux rives de la Méditerranée dans les domaines de la formation de l'élément humain pour conforter la dimension humanitaire du projet de l'UPM. Cette rencontre a pour objectif de débattre des moyens susceptibles d'assurer un développement durable et soutenu de l'espace méditerranéen dans le cadre de l'UPM, a affirmé M. Abdelhaq Azzouzi, président du Centre marocain interdisciplinaire des études stratégiques et internationales (CMIESI), qui organise cet évènement en partenariat avec la fondation Esprit de Fès et la commune urbaine, ainsi qu'avec plusieurs organismes marocains et étrangers. Il a, également, fait savoir que le projet de l'UPM, qui s'inscrit en droite ligne dans le processus de Barcelone, a le mérite d'apporter de nouvelles approches dans le traitement des questions en suspens entre les deux rives de la Méditerranée pour le bien des peuples de la région. Pour sa part, M. M'Hamed Douiri, président du Conseil de la région de Fès-Boulemane, a souligné la nécessité d'approfondir la réflexion au sujet du traitement devant être réservé aux questions de l'éducation et de la culture, rappelant que les pays du sud sont confrontés à un grand nombre de difficultés liées à l'analphabétisme, à l'inégalité des chances d'accéder au savoir, à l'inadéquation des programmes et surtout à la fracture numérique. Selon lui, le redressement doit être l'une des priorités de la construction méditerranéenne. Il constitue même l'une des conditions fondamentales de réussite de tout le projet, a-t-il dit. Pour sa part, M. Mohamed Kabbaj, président de la fondation Esprit de Fès, a d'emblée souligné qu'il n'y a pas d'avenir pour les générations futures sans UPM, appelée à faire face aux ensembles régionaux en Asie et en Amérique. Dans le cadre de cette Union, les pays de la rive sud de la Méditerranée ont énormément d'appuis à apporter, notamment en matière d'éducation des jeunes, a-t-il noté, rappelant qu'il est également de l'intérêt des pays du nord de leur apporter l'aide nécessaire à leur développement. Dans le même ordre d'idées, M. Chadli Neffati, secrétaire général adjoint de la Ligue des Etats arabes a souligné l'importance de promouvoir les secteurs de l'enseignement et de la formation de l'élément humain dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen. Il a appelé aussi à développer les échanges en matière de formation des jeunes et d'harmonisation des programmes d'enseignement. Pour sa part, M. Bichara Khouder, universitaire belge d'origine palestinienne, a estimé que les relations culturelles entre les deux rives de la Méditerranée sont dominées par des périodes de tension et des stéréotypes. Pour faire à cette situation, il est nécessaire d'intensifier les échanges entre les universités et les instituts dans le but de créer un environnement approprié pour la mise en orbite du projet de l'UPM, a-t-il dit. Au cours de cette édition, les débats vont porter sur "les enjeux de la culture et l'éducation dans le processus de construction de l'UPM", "la question culturelle, pierre d'achoppement ou atout de la construction euro-méditerranéenne", "la culture dans le processus euro-méditerranéen, quel legs ? pour quel bilan?", ainsi que l'éducation dans les pays arabes aujourd'hui : quel état des lieux?". Les interventions s'articuleront également autour de thèmes sur la bonne gouvernance, la transparence de l'action publique, l'implication des intellectuels et de la société civile dans l'élaboration des politiques éducationnelles et culturelles et l'aide internationale en matière d'éducation, de transfert des technologies et de la politique des brevets.