L'armée algérienne retire des chars des camps de Tindouf    Le Maroc comme pays d'accueil des Palestiniens de Gaza ?    Casablanca : Avec 44 000 places, le Complexe sportif Mohammed V rouvrira d'ici fin mars    Mondial 2026 : Le Congo suspendu par la FIFA, le groupe du Maroc pour les éliminatoires réduit    Pays-Bas : L'international marocain Oussama Targhalline rejoint Feyenoord    Omra : Suspension de l'obligation de vaccination contre la méningite    «Art et migration au féminin», une exposition collective à la Fondation Hassan II pour les MRE    Clifford Chance a conseillé les prêteurs sur le financement de la centrale électrique Al Wahda    L'Union européenne participe au Salon Halieutis d'Agadir, confirmant son engagement envers le Maroc    Inclusion des femmes pêcheuses : alliance entre Crédit Agricole du Maroc et ONU Femmes    Production d'engrais : Yobe explore des collaborations avec le Maroc    LNKO : Beltone Venture Capital prend une participation    Les produits agricoles marocains montent en puissance en Allemagne    Liquidité bancaire (30 janvier – 05 février) : le déficit moyen s'allège de 2,51% (BKGR)    Cours des devises du vendredi 07 février 2025    Déplacement des Palestiniens : Une campagne de désinformation dévoilée... Comment les rumeurs sont-elles fabriquées pour cibler le Maroc ?    Le président de la Conférence épiscopale italienne salue les efforts de S.M. le Roi pour promouvoir « l'islam marocain modéré et inclusif »    Gaza : Le rideau de fumée médiatique de Donald Trump    Les relations du gouvernement avec les partenaires sociaux revêtent une importance capitale    L'Initiative Royale pour l'Atlantique hautement saluée par les présidents des Parlements des Etats africains atlantiques    Eau : le Conseil de gouvernement approuve un projet de décret sur la délimitation des périmètres de sauvegarde et d'interdiction    Challenge leadership show : une soirée d'exception entre sport et management    CDM 2030: Une opportunité majeure pour la jeunesse marocaine    Abdelouafi Laftit s'attaque aux graves irrégularités qui émaillent les marchés de revêtement routier    Températures prévues pour le samedi 8 février 2025    Le ministère de la Santé a adopté un plan multiaxial pour endiguer la propagation de la rougeole    Enquête de l'Office des changes sur les dépenses excessives et les anomalies financières de certains touristes marocains à l'étranger    La Chine appelle à remplacer le plastique par du bambou    Le secrétariat d'Etat chargé de l'artisanat vise la formation par apprentissage de 30 000 stagiaires    Saisie de près de 7 000 comprimés psychotropes à Marrakech, un pharmacien parmi les interpellés    Port d'Agadir : inauguration du navire de recherche Al Hassan Al Marrakchi    Les prévisions du vendredi 7 février    IR : Le coût de la réforme s'élève à 8,6 milliards de Dirhams    Artisanat : Un objectif de formation par apprentissage de 30.000 stagiaires    Angleterre / League Cup: Liverpool rejoint Newcastle en finale    Tunisie: Sami Trabelsi nouvel entraîneur des Aigles de Carthage    La députée européenne Sarah Knafo : L'Algérie coûte à la France plus de 9 milliards d'euros par an    Lekjaa: Le Complexe sportif Mohammed V rouvrira fin mars, «au plus tard»    Le président Paul Kagame reçoit Nasser Bourita, «porteur d'un message» du Souverain    Cheb Khaled, la star mondiale du raï, choisit de s'établir définitivement avec sa famille à Tanger    Dar Jamaï, musée national de la musique à Meknès, dévoile l'éclat du métal    Télévision : On connait la grille des programmes «Ramadan Al Oula»    Mohamed Tsouli Mdidech : Une vie, une mémoire, un héritage    Rétro-Verso : Mandela et le Maroc, une alliance historique au-delà des ingratitudes    Lancement de l'année culturelle marocaine en Suède    Un membre du Congrès américain fait pression sur Kaïs Saïed et propose une loi pour sanctionner son régime    Gaza : La Maison Blanche tempère les propos de Trump    FLAM 2025 : Une belle célébration des littératures africaines contemporaines    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



2 ans de travail en coulisses pour ramener le canadien Bombardier au Maroc
Publié dans Maghreb Observateur le 02 - 12 - 2011

L'histoire de l'installation du canadien Bombardier au Maroc, événement majeur en matière d'investissement étranger durant cette année, tient en deux dates et un seul endroit : juin 2009, juin 2011 et le Salon du Bourget. C'est, en effet, lors de cette étape parmi les plus courues de l'aviation mondiale, que s'est concrétisée, il y un peu plus de deux ans, la première approche, à l'époque un peu timide, pour séduire l'avionneur en lui présentant l'offre «Maroc». Deux ans plus tard, le troisième avionneur mondial prend l'engagement d'investir dans une unité de production industrielle nouvelle génération. La décision a été officialisée le 16 novembre.
Entre ces deux dates, ce fut une longue chevauchée entreprise par Ahmed Chami, ministre de l'industrie, du commerce et des nouvelles technologies -qui tient à préciser que son marathon découle d'une démarche collective entreprise avec d'autres acteurs comme l'Agence de l'investissement (AMDI) et le ministère des finances. «Je dois dire que je suis allé vers Bombardier au départ juste parce que cela s'imposait. Non seulement ce n'était pas du tout gagné d'avance mais parmi toutes les possibilités, c'était, à ce moment-là, la moins probable», se remémore-t-il.
Effectivement, quand Ahmed Chami rencontre, en juin 2009, Pierre Baudoin, président de Bombardier (la firme canadienne a deux activités distinctes : l'aéronautique et le ferroviaire) il lui brosse un tableau flatteur de l'offre «Maroc aéronautique» qui a déjà attiré des constructeurs et des sous-traitants de Boeing et Airbus. L'avionneur, il faut le dire, cherchait à l'époque un site avantageux et hésitait entre le Mexique où il était déjà présent, la Tunisie et la Turquie notamment. Mais la seule offre globale ne pouvait pas être un élément déterminant…
Le Maroc commence par inviter Bombardier à venir se rendre compte de visu des opportunités d'investissement. C'est ainsi qu'en octobre 2009, un des responsables est venu visiter le Maroc. Le ministre, qui suit de près le dossier, revient à la charge pour inviter l'avionneur à participer au salon Aéroexpo de Marrakech en janvier 2010. Bombardier accepte et expose quelques-uns de ses modèles d'avions.
Intention d'investir ne veut pas dire concrétisation : le coup de poker d'Ahmed Chami
Et, visiblement, ces premiers contacts sont porteurs. Dans les semaines qui suivent, l'avionneur et les Marocains songent à dédier une équipe pour suivre le dossier de près. Ainsi, le MCI, l'AMDI et les Finances planchent sur leur copie et, entretemps, Ahmed Chami, qui sent que «ça commence à mordre», relaie le tout par des coups de fil à ses interlocuteurs dont Guy Hachet, président en charge de l'aéronautique. Le ministre profitera d'un road show aux Etats-Unis, en mai 2010, pour faire un crochet par le Canada afin de renforcer les liens et visiter les sites de Bombardier. Mais rien n'est joué d'avance, il faut encore batailler sans oublier qu'il y a des mots et des gestes qui peuvent peser de leur poids.
Le 5 mai dernier, lors des assises de l'industrie, le ministère invite des investisseurs étrangers à venir parler du Maroc. Bombardier en fait partie et Guy Hachet rencontra le Souverain. Le responsable canadien déclarera certes publiquement que le Maroc figure parmi une short list d'implantation industrielle à l'étranger, mais cela n'avait pas valeur d'engagement. Coup de poker d'Ahmed Chami ? En tout cas, le geste lui valut les reproches de certains qui ont trouvé la démarche contraire aux règles de bienséance car elle ne pouvait se justifier que si et seulement si l'avionneur avait fait son choix définitif.
Les Canadiens ont redouté la bureaucratie et l'ont dit ouvertement lors des négociations
Mais l'avenir donnera raison au ministre car, un mois plus tard, lors du Salon du Bourget 2011, Bombardier annonce clairement la couleur. Et Guy Hachet de répondre en privé au ministre qui voulait se faire pardonner son excès d'enthousiasme : «Vous savez, sans cet enthousiasme, je suis persuadé que nous n'en serions jamais arrivés là !»
Dans tout cela, il y eut aussi des moments de doutes et de frayeurs comme lorsque M. Chami a mis en avant le contrat de Renault qui, tout en étant en faveur du Maroc, a fait sursauter les Canadiens qui ont pris peur en redoutant la dimension bureaucratique qui pourrait nuire à leurs intérêts. Ils se seraient même interrogés sur l'implication «du gouvernement dans une affaire d'investissement !». Cependant, de toute évidence, Bombardier n'a pas succombé au charme du Maroc uniquement par les belles paroles du ministre et de ses équipes, mais pour des avantages concrets. Sur cet aspect, les responsables marocains se font plus discrets. Ils lâchent tout de même qu'à travers les Finances et le Fonds Hassan II, Bombardier a obtenu une prise en charge à hauteur de 10% de son investissement qui est de l'ordre de 200 millions de dollars (1,6 milliard de DH) et des facilités fiscales. Pour le reste, on invoque des aspects confidentiels qui sont une règle, dit-on, dans des opérations de cette envergure. Par contre, le foncier n'a pas été offert aux Canadiens.
Calendrier : Un investissement en trois phases
L'usine sera construite à l'aéropole de Nouaceur sur un terrain de 7 ha avec une extension probable sur 3 ha supplémentaires. Le démarrage des activités devrait commencer début 2013. L'investissement est de 200 millions de dollars. Il permettra de créer 850 postes directs et 4 000 emplois indirects.
La montée en charge se fera graduellement. Dans une première phase, il y aura des sous-assemblages de composants. Dans une deuxième période, l'usine passera à la fabrication de pièces en composite et à l'assemblage de nacelles. Ce n'est que par la suite que débutera l'installation de systèmes, des postes de pilotage des avions et des parties de fuselage.
Bombardier est le troisième constructeur mondial d'avions. Il emploie 8 000 personnes au seul titre de cette activité et construit des avions commerciaux, des avions d'affaires et amphibies. Pour l'exercice clos le 31 janvier 2011, son chiffre d'affaires total (aviation et activité ferroviaire) s'est élevé à 17,7 milliards de dollars.
Mohamed El Maâroufi. La Vie éco


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.