C'est fait, le président français est sorti du placard pour dévoiler ses vraies couleurs sur la question du Québec. Aux côtés du premier ministre canadien Stephen Harper, dans le cadre du Sommet de la Francophonie, il a déclaré à propos de l'avenir du Québec : « J'ai toujours été un ami du Canada. Parce que le Canada a toujours été un allié de la France. Et franchement, s'il y a quelqu'un qui vient me dire que le monde a aujourd'hui besoin d'une division supplémentaire, c'est qu'on n'a pas la même lecture du monde ». Ça ne saurait être plus clair : Sarkozy s'oppose à l'idée d'indépendance du Québec. Par ses déclarations, le président français abandonne donc la doctrine de la « non-ingérence, non-indifférence » ou de l'accompagnement pour ainsi s'ingérer dans le débat sur l'avenir du Québec du côté des fédéralistes canadiens. Pour le mouvement indépendantiste, ce pantin de Paul Desmarais, de Power Corporation et du grand capital en général devra maintenant être considéré pour ce qu'il est : un ennemi. D'ailleurs, l'organisation du Québécois entend supporter ceux qui, en France, combattent Sarkozy, afin que celui-ci soit défait aux prochaines élections et que l'on efface ce triste épisode des relations France-Québec. D'ailleurs, nous nous attendons à ce que la classe politique française réagisse vigoureusement au rejet de l'indépendantisme québécois effectué par Sarkozy, tout comme nous nous serions attendus à ce que les principaux porte-parole souverainistes du Québec le fassent, ce qu'ils ont omis de faire, malheureusement. Nous croyons surtout que la vision de l'actuel président n'est pas partagée par l'ensemble des politiques français, loin s'en faut. Ceux qui croient toujours à la doctrine de l'accompagnement du Québec dans le chemin de sa liberté politique doivent maintenant se faire entendre haut et fort, à défaut de quoi ils cautionneront par leur silence la vision sarkozienne du Québec. Or, si tel devait être le cas, la France doit savoir qu'un tel abandon du Québec pourrait signifier des lendemains qui déchantent pour l'Hexagone dans les relations France-Québec. Le mouvement national québécois n'aurait plus alors qu'à raffermir ses liens avec les peuples en lutte européens, ayant été abandonné par Paris. C'est que l'indépendance du Québec se fera avec ou sans Sarkozy, et avec ou sans la France. Si le premier nous a clairement abandonnés, à espérer que la seconde ne le fera pas. Sinon, nous rejoindrons nos alliés où ils sont. Sarkozy démontre aussi aujourd'hui au mouvement national québécois la nécessité d'engager des relations internationales avec d'autres puissances que le France. À mettre toutes ses billes sur Paris, on risque de perdre la mise. Nous avons d'autres amis dans le monde, sachons les reconnaître. Nous avons résisté deux siècles après la Conquête sans aucune aide de Paris, ou presque, nous pourrions faire l'indépendance sans elle, voire malgré elle, mais ce ne serait pas à son avantage. Elle doit le comprendre. Enfin, cessons donc de critiquer le fait que Sarkozy quitte prématurément le Sommet de la Francophonie pour aller chez son bon ami George W. Bush à Camp David. La chose est bonne : il n'est plus le bienvenu ici, au Québec. Bon vent, petit président, tu fais honte à la République française! Le Réseau de Résistance du Québécois De l'organisation du Québécois