Même si beaucoup de parties essayent de spéculer sur la présence de l'Algérie dans un rendez-vous régional consacrant la francophonie, il n'en demeure pas moins que de tels événements ne peuvent que renforcer la présence de l'Algérie sur l'échiquier international, dans la mesure qu'il s'agit de cadres de discussion et de concertation sur diverses questions internationales. C'est le cas de cette édition qui sera consacrée aux questions relatives à la paix, à la sécurité, à la démocratie, à la gouvernance économique et à l'environnement, en sus de la question de la crise financière. En somme, il s'agit d'une nouvelle consécration de la diplomatie algérienne qui se voit, ainsi, conquérir un nouvel espace, même si, au passage, cela peut titiller l'ego de certains qui voit en cette organisation l'appendice du colonialisme français. Mais le fait de marquer sa présence et de ne pas être, en même temps, partie prenante dans ce genre de rencontre fait que la sensibilité d'une telle question est vite contournée. Aussi, le fait que la question de la participation de l'Algérie à ce sommet ait tenu en haleine les officiels canadiens, français et autres démontre on ne peut mieux de l'importance de la présence de l'Algérie, par le biais du président Bouteflika, pour rehausser le niveau de cette organisation. A ce sujet, tout le monde attendait à ce que le président de la République donne son accord ne serait-ce que pour y assister. Pour ce faire, toute une gymnastique protocolaire a été faite pour tailler un statut à la hauteur de l'importance de la présence du président Bouteflika à ce sommet : hôte d'honneur de la gouverneure générale du Canada, Michäelle Jean. Une présence et un statut qui ont relégué au second plan le sommet lui-même. Cela nous rappelle bien l'important ballet diplomatique français qui a déployé tant d'efforts pour essayer d'arracher l'accord du président de la République pour participer au sommet de l'Union pour la Méditerranée tenu le 13 juillet dernier. Un accord qui a été vite rendu public par le président français Sarkozy lors du sommet du G8, à Hokkaïdo, au Japon, qui, à cet effet, s'est précipité pour annoncer «la bonne nouvelle» aux médias internationaux, au point d'oublier les questions internationales qui devaient être discutées lors de la rencontre des grandes puissances mondiales. C'est dire que la diplomatie algérienne est devenue incontournable pour tout cadre organisationnel. Aussi, cette dernière n'a jamais été une adepte de la politique de la chaise vide. Et comme l'Organisation internationale de la francophonie comporte en son sein des pays du Maghreb, en sus des pays qui n'ont rien avoir avec l'environnement culturel français, l'Algérie ne peut qu'être présente ne serait-ce que comme invitée ou pays observateur. En d'autres termes, le sommet de l'OIF gagne en consistance et la diplomatie algérienne ne fait que confirmer son statut d'acteur incontournable dans les cadres organisationnels régionaux et internationaux