Un psychologue britannique affirme mieux comprendre ce qui pousse un individu à commettre des actes terroristes. Le Pr David Canter, de l'Université de Liverpool, s'est entretenu avec des islamistes intégristes pakistanais avec l'objectif d'établir des profils psychologiques qui mènent les djihadistes à la violence. Ses observations détruisent l'idée selon laquelle les terroristes sont des personnes influençables, faibles d'esprit, qui ne font que suivre les ordres d'autrui. Selon lui, les considérations du terroriste sont toujours d'ordre idéologique ou politique. Il soutient qu'ils frappent par convictions personnelles, et qu'ils ne sont pas des zombies aveuglés par de fortes personnalités religieuses ou politiques. Une cinquantaine de Pakistanais enfermés dans les prisons indiennes pour des actes de violence ont été évalués dans ces travaux. Le chercheur Canter a été surpris par le résultat de ses interviews qui montrent que plusieurs terroristes, dont certains devaient commettre des attentats-suicides, ne correspondent en rien aux stéréotypes occidentaux dominants. En fait, ces individus sont habituellement très intelligents et trouvent une direction dans leurs réseaux sociaux. En général, il existe deux facteurs qui mènent au terrorisme, influencés par un contexte social particulier. D'abord, la force de l'amitié et de la famille n'est pas à sous-estimer, estime le chercheur. Les relations idéologiques représentent l'autre influence majeure. L'identification des facteurs sociaux impliqués dans le phénomène de radicalisation permettra peut-être de prévenir le recours aux comportements extrêmes, espère l'expert, qui a participé à plus de 150 enquêtes internationales reliées au sujet. Le Pr David Canter s'intéresse au terrorisme depuis plus de 25 ans.