Tandis que l'Algérie célébrait son sacre à la Coupe d'Afrique des Nations 2019, Lâayoune était en proie à de graves troubles à l'ordre public, ainsi que des actes de sabotage, fomentés par des éléments séparatistes. En effet, mettant à profit la vague de joie spontanée des marocains qui sont sortis célébrer la victoire du voisin algérien lors de la finale de la CAN face au Sénégal, des individus embrigadés par le Polisario ont perpétrés «des actes de sabotage et de pillage obligeant les forces publiques à intervenir pour assurer la protection des biens privés et publics», indique un communiqué de la wilaya de la région Laâyoune-Sakia-El Hamra, précisant que les affrontements ont duré jusqu'à 03h00 du matin. Foyer sismique de ces actes de vandalisme, l'avenue Smara, artère principale de la ville de Laâyoune a concentré la plupart des actes de sabotage commis. Parmi ces actes, on citera la mise à feu d'une agence bancaire de la BP, ainsi que la destruction de plusieurs équipements faisant partie du mobilier urbain, sans oublier la dégradation de plusieurs dizaines de véhicules particuliers. Plus grave, le caillassage intensifs des forces de l'ordre à généré plusieurs dizaines de blessés parmi ceux-ci, dont quatre dans un état grave. Parallèlement à ces incidents, ajoute le communiqué de la Wilaya de Lâayoune, «une jeune femme âgée de 24 ans est décédée à l'hôpital régional de la ville où elle a été transférée de la voie publique dans un état critique». Une enquête est en cours sous la supervision du parquet compétent pour élucider les circonstances de ce décès. Selon des sources rapportées par plusieurs sites web marocains, la jeune femme aurait été percutée par un véhicule des forces auxiliaires faisant partie du dispositif sécuritaire déployé pour contenir les troubles. «L'accident, qui s'est produit vers 23h00 sur l'avenue Mohammed VI, a provoqué le décès de la jeune fille, née le 28 février 1995, au moment où elle traversait la voie à pied en provenance du mur de l'école Al Mourabitine et en direction du quartier Moulay Rachid à Laâyoune», précise pour sa part le communiqué de la Wilaya de Lâayoune. D'autres enquêtes sont également en cours pour déterminer les vrais responsables et les motivations réelles des casseurs qui sont loin d'être de simples hooligans à l'image de ceux qui ont sévi dans des villes françaises comme Paris suite à la victoire algérienne. Les troubles de Lâayoune interviennent en effet dans un contexte tendu marqué la reprise durant la dernière semaine des tensions au niveau du point de passage de Guerguarate où des éléments affiliés au Polisario se sont attaqués aux transporteurs de marchandises, bloquant leur traversée des frontières maroco-mauritaniennes. Ils interviennent également en pleine période de crise au sein des camps de Tindouf dont le leadership affaibli par la crise politique en Algérie n'a eu de cesse de multiplier les exactions contre les populations civiles, dont le dernier acte n'est autre que l'enlèvement de trois opposants en la personne de Moulay Abba Bouzid, El Fadel Breika et Mahmoud Zaidane. Simple coïncidence ou acte sciemment prémédité, on notera que les troubles sociaux au sein des camps de Tindouf avaient généré une vague de redditions parmi les militaires du Polisario dont treize éléments s'étaient rendus au Maroc, en mars 2019. Ce qui rappelle un scénario analogue et autrement plus dramatique, celui des graves troubles survenus à l'occasion du démantèlement du camp de Gdeim Izik en novembre 2010, précédés au début de la même année par une importante vague de retours à la mère patrie, parmi les résidents des camps de Rabouni. L'enquête menée par les autorités marocaines concernant les événements de Gdeim Izik révélera par la suite que plusieurs dizaines de spécialistes de la guérilla urbaine s'étaient terrés parmi les centaines de civils ayant choisi de revenir au Maroc pour encadrer et chapeauter des actes de sabotage au sein de nos frontières. Hajar LEBABI