Les émeutes de Laâyoune étaient dirigées par une cinquième colonne envoyée des camps de Lahmada. Les actes de vandalismes et les attaques contre les éléments des forces de l'ordre ont été perpétrés par ces commandos entraînés à tuer. Les incidents de Laâyoune ont été d'une rare violence. Jamais de tels actes n'avaient été signalés dans la région, même aux pires moments de tension. Selon un fin connaisseur du Sahara, les émeutes de Laâyoune étaient dirigées par une cinquième colonne envoyée des camps de Lahmada. Selon un journaliste étranger qui a passé la nuit au camp Gdeim Izik, juste avant l'intervention des forces de l'ordre, deux sortes de milices encadraient le camp : «Ils portaient des treillis de couleurs différentes. L'une d'entre elles était typique des camps de Tindouf. Moi-même je n'ai été autorisé à entrer au camp que grâce à un coup de téléphone d'un polisarien notoire de l'intérieur». L'homme qui donne ces informations est un journalistes qui a visité les camps de Tindouf à plusieurs reprises et y avait rencontré les dirigeants du Polisario. Selon une source sécuritaire, les cagoulés ont fait circuler dimanche soir de fausses informations sur l'assaut des forces de l'ordre contre les protestataires de Gdeim Izik. Lundi matin, au moment où les forces de l'ordre sont entrées au camp, les actes de sabotage avaient commencé à Laâyoune, sachant que le camp se trouve à 14 km hors de la ville. Selon la même source, les actes de vandalismes et les attaques contre les éléments des forces de l'ordre ont été perpétrés par ces commandos entraînés à tuer. «Le discours des moulathamounes sur les vidéos n'est pas celui des activistes de l'intérieur, on connaît bien leur rhétorique. Ces gens-là ont un autre discours». Pour Reda Taoujni, de l'ASM : «Ceux qui ont commis cette barbarie à Laâyoune sont tous les derniers ralliés du Polisario. Ce sont les moulathamines, des commandos composés de dizaines de jeunes militaires, rentrés au Maroc ces derniers mois en tant que ralliés. C'est une erreur que le Maroc a commise mais j'espère que ça nous servira de leçon pour revoir de fond en comble notre politique de gestion du dossier Sahara». Depuis plusieurs mois, les moulathamounes rentraient au Maroc comme ralliés. Selon une source sahraouie, «ils sont acheminés par voiture jusqu'aux points de contrôle marocains. Aucun jeune homme ayant fui Tindouf à pied ne pourrait être en bonne santé comme ceux-là. On ne distingue aucun signe de la traversée du désert. Ce périple ne peut être fait que par homme bien aguerri au désert, ce qui n'est pas le cas de ces jeunes gens». Ces jeunes du Polisario ont grandi depuis un bas âge dans l'endoctrinement idéologique dans les camps. Le langage de certains cagoulés n'est pas celui des Sahraouis de Laâyoune, ils parlent celui des camps de Lahmada, affirme un ex-cadre du Polisario, qui connaît bien l'organisation. Notre source est unanime, la façon avec laquelle l'élément des forces auxiliaires a été égorgé avec un sabre est le travail d'une personne entraînée pour tuer. Sur YouTube, une vidéo montrant un cagoulé parlant à partir du camp Gdeim Izik confirme cette thèse, «ce n'est pas la rhétorique employée par les activistes de l'intérieur ni même leurs slogans, c'est un autre discours qu'on entend. Ils parlent des résolutions de l'ONU et même des erreurs de Peter Van Walsum», affirme la même source. Pis encore, une source sécuritaire affirme que Gdeim Izik est le nom du premier camp à Tindouf en 1975. Vrai et faux ralliés En juin dernier, une quarantaine de jeunes moulathamounes qui avaient rallié le Maroc depuis quelques jours avaient observé un sit-in devant le siège de la wilaya de Laâyoune. Une délégation de notables de la ville s'étant déplacée pour essayer de les convaincre de cesser leur sit-in était revenue frustrée et ébahie car ses interlocuteurs se sont montrés arrogants et irrespectueux. Ces jeunes prétendaient parler au nom de plus de 400 autres ralliés et réclamaient pour chacun, une maison, la gratuité de l'eau et de l'électricité à vie, un salaire de fonctionnaire mais sans aller au travail, et recevoir tous les 15 jours une quantité de produits alimentaires. Selon des observateurs à Laâyoune, les jeunes ralliés se déplaçaient toujours le visage caché par un chèche. Les interprétations divergeaient à l'époque, certaines affirmant qu'ils étaient des taupes du Polisario ou une cinquième colonne du Polisario, dépendant bien sûr du DRS. Une autre source affirme que parmi les ralliés, figurent des repris de justice de Laâyoune qui se sont fait passer pour des ralliés. Certains ont même été interpellés par les services marocains. Selon une source bien informée, au mois de mai dernier, une vingtaine de personnes avaient été interpellées par la gendarmerie prévôtale après avoir inventé un faux ralliement. Les traces de leur véhicule ne venaient pas de Lahmada, les pisteurs de l'armée les ayant démasqués.